Depuis quelques jours, j'ai les boules.
Ce n'est pas parce que j'ai retrouvé le chemin du travail que je ne me sens plus concernée par l'actualité du plein chômage et du
peine emploi.
Bien au contraire ! Depuis que l'ami Pôle est entré dans ma vie, ma sensibilité est exacerbée.
Je surfe souvent sur les sites et les forums dédiés à l'emploi. A chaque fois, le constat est tout aussi affligeant. Le chômage batifole.
Le chômage gagne toutes les classes sociales, tous les âges, tous les sexes.
Certains sont fraîchement diplômés, juniors et emplis d'espoir ; d'autres sont "seniors", selon le jargon professionnel pour marquer leur longévité dans le monde fantastique du travail (et pointer leur crâne grisonnant et leur prochaine mise au placard ?), en couple et sans enfant, célibataires et parents, ou encore trentenaires (comme moi !)...
Certains sont bardés de diplômes, trilingues, cadres, ont eu des postes à responsabilités, d'autres n'ont pas vraiment connu la vie estudiantine mais sont tout aussi doués de leurs mains et de leurs neurones.
Tous ont un parcours professionnel, un salaire, une personnalité différente.
Tous ont un point commun : leur profession. Chercheur d'emploi.
Ils s'appellent Banal, Etre et avoir été, Isabelle, Scorphil, Cerise, Cat... et témoignent sur les forums, à visage découvert ou sous pseudo, de leur expérience de "chômeur" singulière, touchante, malheureuse pour retrouver un job.
Hommes ou femmes, jeunes, plus âgés ou entre-deux, ils ont vécu la faillite de leur entreprise, un licenciement économique, une grossesse (!) sont au chômage depuis peu ou depuis des années, tandis que d'autres touchent l'ASS, avec seulement 450 euros mensuels pour vivre.
Tous témoignent de leurs stratagèmes pour s'introduire dans la brèche de la réinsertion, coûte que coûte : bilans de compétence, (tentatives de) reconversation, petits boulots, départ pour l'étranger pour ne plus jamais revenir en France, bidouillage de leur CV pour se valoriser ou, au contraire, revoir leurs compétences et leur salaire à la baisse...
Et parfois, les tentatives sont vaines, le CV reste lettre morte, le travail ne pointe pas.
Les histoires sont variées, certaines se pimentent d'une pointe d'humour et me font sourire, d'autres me tordent le ventre. Comme celle de cette personne handicapée qui raconte sa triste anecdote : après avoir cru bien faire en relançant une entreprise, la jeune femme se fait insulter par l'employeur qui lui précise qu'elle ne vaut rien !
Ou encore ces histoires de femmes en âge de tomber enceintes, confrontées à des DRH préférant recruter des hommes pour ne pas gérer une future grossesse qui pourrait mettre à mal les objectifs et les plannings de l'entreprise.
Pour avoir un enfant, il faut une femme et... un homme, non ?
Messieurs les DRH (peut-être pères) l'auraient-ils oublié ?
Et l'histoire de ce demandeur d'emploi qui attaque Pôle Emploi pour manquement à son obligation d'accompagnement et de suivi, en dépit de ses multiples demandes.
Une première ! Et c'est bravo !
Pas assez diplômé, pas assez jeune, trop d'expérience, non polyglotte, des seniors "jetés à la poubelle" alors qu'ils disposent de l'expérience dont manquent les jeunes à peine sortis de l'école, ces juniors, justement, recrutés - parfois en tant que stagiaires - qui doivent être aussi opérationnels que les seniors.
Cherchons l'erreur ! Rien ne va plus !
Les demandeurs d'emploi témoignent, et leur cri du cœur est unanime : ils ont le sentiment d'être engloutis par un système en dysfonctionnement et de lutter, sans cesse.
Rien ne bouge, rien ne change. Je me sens en colère.
Voilà, c'était mon cri du coeur du jour.
Continuons de témoigner, partout, sur les forums, les blogs, auprès des Associations, continuons de nous faire entendre, d'échanger, de partager nos expériences, tous ces moments où l'on a l'impression d'abandonner la partie, à bout, malgré la lutte acharnée pour retrouver un job.
Clamer son ras le bol aide à ne pas baisser les bras et à y croire. Toujours.
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