Ce matin, en ouvrant les mirettes, j'ai senti mon corps lourd de fatigue. Depuis que je prends le bouillon côté boulot, un poids comprime ma poitrine et mon sommeil sombre. Je m'endors mal, je me réveille en pleine nuit le cerveau en ébullition, le Chat Potté m'a prêté ses gros yeux, rivés au plafond, impossible de me rendormir avant l'aube. L'insomnie chamboule mes rêves et brouille mes journées...
Je me lève de mauvais poil, je tire les lourds rideaux en velours rouge et mon regard regrette de s'être posé sur le ciel bas et gris. La journée ne s'annonce pas folichonne...
Ce midi, je dois me rendre à une conférence sur le cholestérol. Je continue de me tenir au courant des actualités, sait-on jamais, un pavé de commandes d'articles pourrait bien me tomber dessus !
J'y vais en traînant un peu, je vais devoir donner le change, surtout ne pas dire : "bonjour, je suis journaliste au chomdu, inscrite à la CAF, à l'ASS, mais à part ça, appelez-moi Comtesse de Ségur, je tiens un blog pour tenir le coup".
La pluie a accompagné mes pas jusqu'à cette petite impasse perpendiculaire à la rue St Gilles.
Lieu du rendez-vous : un laboratoire de cuisine.
La conférence se tient en petit comité. Parfait. Il y a des sourires, des vrais, l'atmosphère est détendue, normal, il y a de bonnes choses à grignoter, les ventres se remplissent, alors forcément, on lâche les élastiques. Et puis, il y a cette rencontre avec un épicurien adorable : le Chef Damien Duquesne.
Le chef Damien a l'accent chantant du sud-ouest, quand sa voix s'envole pour évoquer sa passion, la gastronomie, il nous met de suite l'eau à la bouche.
Le déjeuner se clôt par un atelier culinaire. J'ai failli partir avant. Finalement, je suis restée en me disant que ces quelques minutes de répit ne pourraient pas me faire de mal. Et j'ai bien fait ! J'ai appris à concocter un rouleau de printemps de saison et ma grise mine s'est envolée !
La réalisation prend 2 minutes top chrono et je vous assure qu'à l'apéro, le p'tit rouleau régale les papilles et remonte le moral des neurones.
Voici la recette, rien que pour vous
(pour 1 rouleau)
- 1 galette de riz (elle forme un cercle, solide et translucide)
- 1 cuillère à soupe de purée d'anchois (achetez-la déjà préparée, c'est plus rapide !)
- 1 mini tranche de blanc de poulet cuit (ou crevette, saumon crue, dinde...)
- 1 méli-melo de : pousses de salade, feuilles de menthe (ou coriandre...), 1 rondelle crue et fine de betterave de Chioggia (dispo sur les marchés, à tomber !), 1 radis, 1 tomate-cerise ou 1 tomate séchée selon la saison, 1 bâtonnet de concombre, 1 bâtonnet de fenouil (ou tout autre légume de votre préférence)
Plongez la galette de riz dans l'eau tiède.
Une fois qu'elle est ramollie (attention : muy fragile !), vos doigts sensuels et délicats la déposent sur un plan de travail.
En son centre, étalez la purée d'anchois sur 10 cm pas plus, avec un pinceau ou une ptite cuillère.
Par dessus, posez la tranche de poulet, puis les petites feuilles de menthe (autant que vous aimez !), et encore par dessus les pousses de salade, le radis, la tomate-cerise, le concombre, le fenouil ou autre coupés finement en deux.
Terminez par la rondelle de betterave.
Roulez la galette à moitié, pliez bien les bords comme si vous bordiez votre lit (pour ne pas que les ingrédients prennent la fuite) et terminez en roulant bien serré.
A plonger dans une sauce tip top : mixez une mangue et mélangez sa pulpe avec le jus d'un citron vert et 2 cuillères à soupe d'huile d'olive.
Le quotidien est ainsi fait, plein d'imprévus et de rebondissements, de rencontres incroyables et magiques.
La cuisine est un Art généreux, un don de soi, la transmission d'une passion, un partage, un baume au coeur.
Le Chef Damien en est la parfaite illustration.
Sa recette de rouleau de printemps a illuminé ma journée et il ne le sait pas.
Pour le chef Damien et trouver des idées de recettes, c'est par ici : www.750g.com et encore par là : chefdamien.750g.com
mardi 31 janvier 2012
mercredi 25 janvier 2012
Comment je suis devenue exploitante de "débit de boissons"
Il y a quelques mois, Bambou et moi avons décidé de passer au plan A pour nous en sortir par tous les moyens. Objectif : monter un petit bar à vins sympathique. Nous avions tout le concept dans la tête et nos proches derrière nous ! Rien d'autre que de l'épicurisme : des bons vins et produits du terroir, de la musique et des expositions photos. Petite, Bambou voulait être charcutière. Elle se rêvait devant la trancheuse, à transformer Cochonou en belles tranches épaisses. Autant dire que ça tombait bien !
Donc, je file voir mon conseiller Pôle Emploi, "spécialiste des Médias". Il doit avoir mon âge, pourtant, j'ai l'impression qu'il a pris dix ans sur les tempes depuis la dernière fois que je l'ai vu... il y a un an.
- Bonjour, je souhaite monter un bar avec mon associée et je dois faire la formation "Permis d'exploitation". C'est 700 € les deux jours et demi. J'ai le droit à une aide ?
Mon conseiller et ses yeux de merlan (mort et frit, le merlan) :
- Heu... non, Pôle Emploi ne peut pas vous financer, il n'y a pas d'argent. Il faut demander à un organisme de financement.
- Oui, mais j'ai fait une formation Radio il y a 6 mois, déjà financée par l'organisme M. Je ne suis pas sûre qu'il accepte de m'aider une nouvelle fois.
- Demandez-lui quand même. S'il accepte, même à hauteur de 20 €, on complètera la somme. On dispose d'une enveloppe de 2000 €.
Je ne saisis pas la cohérence du propos.
Moi, un brin nerveuse :
- Vous me dites que vous ne pouvez pas financer ma formation mais que vous avez 2000 €... Et si l'organisme M refuse ?
- Et bien on ne pourra rien faire.
- Mais vous avez bien 2000 € de disponible ?!!
- Oui mais non, ce n'est pas possible. Si vous étiez venue me voir il y a 6 mois, on aurait pu vous aider, mais là...
- Il y a 6 mois, vous m'avez dit que vous n'aviez pas d'argent pour ma formation radio !
Mon conseiller a le teint couleur crème fraîche, mais qui aurait tourné au soleil. Ses mains doivent être molles et moites.
Moi, dépouillée :
- Ecoutez, j'ai des projets, je veux m'en sortir, prendre les devants, rester dynamique.
Lui, d'une voix atone :
- C'est comme ça. Je ne peux rien faire pour vous. Et puis, vous arrivez bientôt en fin de droits. Vous allez perdre votre carte de presse, bon bah c'est pas grave, hein ?
A ce moment précis, je ne sais pas si j'ai eu l'envie de rire ou de lui balancer sa paperasse et son agenda immaculé de vide à travers la figure. Ni l'un ni l'autre. Il avait l'air plus démuni que moi, étriqué derrière son bureau, incapable, lui aussi, de comprendre quoi que ce soit à cet imbroglio kafkaïen, né de la fusion ratée entre Pôle Emploi et l'ANPE.
Il m'a pompé toute mon énergie. Je suis ressortie vidée de cet entretien surréaliste.
Finalement, Bambou et moi avons pris les devants.
J'ai fait ma formation grâce au financement intégral de l'organisme M, et je me suis éclatée !
Nous avons rencontré plein d'agents immobiliers au sourire carnassier. Ils nous ont fait visiter des bars miteux au montant exorbitant ou immenses, comme si nous allions monter un supermarché Carrouf ou une succursale de Citroën.
Et pris des rendez-vous avec des banquiers dépressifs. Ils ont prévenu : sans expérience dans la restauration et avec un maigre apport, l'entreprise serait délicate et le taux de remboursement explosif... Crise oblige.
Bref, nous avons mis notre projet de côté.
Aujourd'hui, j'entame un parcours du combattant pour toucher des aides complémentaires à l'ASS et retrouver un job.
Quant à Bambou, un urticaire géant vient de prendre possession de son corps, de la racine de ses cheveux de geai à la plante de ses pieds.
Voilà comment, après journaliste et auteure, je suis devenue exploitante Licence IV de débit de boissons !!
Oui, vraiment, quelle douce vie...
Donc, je file voir mon conseiller Pôle Emploi, "spécialiste des Médias". Il doit avoir mon âge, pourtant, j'ai l'impression qu'il a pris dix ans sur les tempes depuis la dernière fois que je l'ai vu... il y a un an.
- Bonjour, je souhaite monter un bar avec mon associée et je dois faire la formation "Permis d'exploitation". C'est 700 € les deux jours et demi. J'ai le droit à une aide ?
Mon conseiller et ses yeux de merlan (mort et frit, le merlan) :
- Heu... non, Pôle Emploi ne peut pas vous financer, il n'y a pas d'argent. Il faut demander à un organisme de financement.
- Oui, mais j'ai fait une formation Radio il y a 6 mois, déjà financée par l'organisme M. Je ne suis pas sûre qu'il accepte de m'aider une nouvelle fois.
- Demandez-lui quand même. S'il accepte, même à hauteur de 20 €, on complètera la somme. On dispose d'une enveloppe de 2000 €.
Je ne saisis pas la cohérence du propos.
Moi, un brin nerveuse :
- Vous me dites que vous ne pouvez pas financer ma formation mais que vous avez 2000 €... Et si l'organisme M refuse ?
- Et bien on ne pourra rien faire.
- Mais vous avez bien 2000 € de disponible ?!!
- Oui mais non, ce n'est pas possible. Si vous étiez venue me voir il y a 6 mois, on aurait pu vous aider, mais là...
- Il y a 6 mois, vous m'avez dit que vous n'aviez pas d'argent pour ma formation radio !
Mon conseiller a le teint couleur crème fraîche, mais qui aurait tourné au soleil. Ses mains doivent être molles et moites.
Moi, dépouillée :
- Ecoutez, j'ai des projets, je veux m'en sortir, prendre les devants, rester dynamique.
Lui, d'une voix atone :
- C'est comme ça. Je ne peux rien faire pour vous. Et puis, vous arrivez bientôt en fin de droits. Vous allez perdre votre carte de presse, bon bah c'est pas grave, hein ?
A ce moment précis, je ne sais pas si j'ai eu l'envie de rire ou de lui balancer sa paperasse et son agenda immaculé de vide à travers la figure. Ni l'un ni l'autre. Il avait l'air plus démuni que moi, étriqué derrière son bureau, incapable, lui aussi, de comprendre quoi que ce soit à cet imbroglio kafkaïen, né de la fusion ratée entre Pôle Emploi et l'ANPE.
Il m'a pompé toute mon énergie. Je suis ressortie vidée de cet entretien surréaliste.
Finalement, Bambou et moi avons pris les devants.
J'ai fait ma formation grâce au financement intégral de l'organisme M, et je me suis éclatée !
Nous avons rencontré plein d'agents immobiliers au sourire carnassier. Ils nous ont fait visiter des bars miteux au montant exorbitant ou immenses, comme si nous allions monter un supermarché Carrouf ou une succursale de Citroën.
Et pris des rendez-vous avec des banquiers dépressifs. Ils ont prévenu : sans expérience dans la restauration et avec un maigre apport, l'entreprise serait délicate et le taux de remboursement explosif... Crise oblige.
Bref, nous avons mis notre projet de côté.
Aujourd'hui, j'entame un parcours du combattant pour toucher des aides complémentaires à l'ASS et retrouver un job.
Quant à Bambou, un urticaire géant vient de prendre possession de son corps, de la racine de ses cheveux de geai à la plante de ses pieds.
Voilà comment, après journaliste et auteure, je suis devenue exploitante Licence IV de débit de boissons !!
Oui, vraiment, quelle douce vie...
samedi 21 janvier 2012
L'ASS, l'Abyssal
Ce blog devrait être une partie de franche rigolade, à se fendre la pastèque en deux, se tortiller le bidon et se taper sur les cuisses.
Aujourd'hui, je n'y arrive pas. Mon sourire a foutu le camp de mes lèvres, ma gorge est rétrécie et mes yeux s'humidifient pour de bon.
J'ai la gueule de bois.
Pas la faute à cette belle soirée entre amies qui s'est prolongée tard dans la nuit.
Pas la faute aux bulles de l'ivresse.
Non, non, la faute à ce courrier de Pôle Emploi reçu ce matin. Un samedi. Me confirmant mon Admission à l'Allocation de Solidarité Spécifique : l' A-S-S. On ne pouvait pas attendre lundi avant de me saper le moral ?
Merde, des perles jaillissent de mes yeux.
Pour un montant net journalier de 7,94 €.
Renouvelable tous les 6 mois sur justificatifs. Et bah voyons, au cas où je ne voudrais surtout pas retrouver un vrai contrat, juste me la couler douce avec cette confortable ASS.
Mon homme est passé me voir, on devait déjeuner ensemble.
C'est râpé. Il tombe au mauvais moment.
Impossible de faire semblant. Du sang arménien coule dans mes veines, du sang oriental chaud bouillant. Même si je ne donne pas dans la Comédia Del Arte, je ne suis pas du genre à intérioriser mes émotions.
ll ne comprend pas pourquoi je me mets dans cet état d'énervement et de tristesse.
Ah non, vraiment ?
Il ne manquait plus que ça.
Mon petit coeur atterrit dans mes petons qui, eux, s'enfoncent de dix centimètres supplémentaires dans mon lino rabougri.
Finalement, il repart, c'est mieux ainsi. J'ai besoin de cuver ma peine.
Niet, pas le droit au RSA, juste l'ASS.
Moitié moins.
Je sors ma calculette, je compte, multiplie, recompte, remultiplie pour être certaine d'avoir bien lu le montant mensuel.
Moitié moins, pas d'erreur, je sais encore compter.
Ce n'était pas prévu dans mes calculs.
J'ai la trouille.
Et mon nez qui coule et se bouche, à présent.
Je dois ressembler à un croisement entre un ornithorynque et un lapin russe.
Mais de quoi je me plains ? Des milliers de gens sont dans mon cas. Je vais faire comme tout le monde.
Me trouver un bon job alimentaire et m'asseoir sur mon métier de journaliste. Mes études long courrier ne m'avaient pas préparée à ce formidable rebondissement de carrière.
Demain, dimanche, je bosse pour écrire mon unique pige qui paraît tous les 2 mois.
Mon optimisme vient, elle aussi, de foutre le camp.
Bon, ce n'est pas tout ça mais j'ai à faire. Je m'en vais rebooster le mercure de ma motivation et de ma bonne humeur.
Touchée, coulée...
(non, Miss Aigreur, tu ne m'auras pas !)
Aujourd'hui, je n'y arrive pas. Mon sourire a foutu le camp de mes lèvres, ma gorge est rétrécie et mes yeux s'humidifient pour de bon.
J'ai la gueule de bois.
Pas la faute à cette belle soirée entre amies qui s'est prolongée tard dans la nuit.
Pas la faute aux bulles de l'ivresse.
Non, non, la faute à ce courrier de Pôle Emploi reçu ce matin. Un samedi. Me confirmant mon Admission à l'Allocation de Solidarité Spécifique : l' A-S-S. On ne pouvait pas attendre lundi avant de me saper le moral ?
Merde, des perles jaillissent de mes yeux.
Pour un montant net journalier de 7,94 €.
Renouvelable tous les 6 mois sur justificatifs. Et bah voyons, au cas où je ne voudrais surtout pas retrouver un vrai contrat, juste me la couler douce avec cette confortable ASS.
Mon homme est passé me voir, on devait déjeuner ensemble.
C'est râpé. Il tombe au mauvais moment.
Impossible de faire semblant. Du sang arménien coule dans mes veines, du sang oriental chaud bouillant. Même si je ne donne pas dans la Comédia Del Arte, je ne suis pas du genre à intérioriser mes émotions.
ll ne comprend pas pourquoi je me mets dans cet état d'énervement et de tristesse.
Ah non, vraiment ?
Il ne manquait plus que ça.
Mon petit coeur atterrit dans mes petons qui, eux, s'enfoncent de dix centimètres supplémentaires dans mon lino rabougri.
Finalement, il repart, c'est mieux ainsi. J'ai besoin de cuver ma peine.
Niet, pas le droit au RSA, juste l'ASS.
Moitié moins.
Je sors ma calculette, je compte, multiplie, recompte, remultiplie pour être certaine d'avoir bien lu le montant mensuel.
Moitié moins, pas d'erreur, je sais encore compter.
Ce n'était pas prévu dans mes calculs.
J'ai la trouille.
Et mon nez qui coule et se bouche, à présent.
Je dois ressembler à un croisement entre un ornithorynque et un lapin russe.
Mais de quoi je me plains ? Des milliers de gens sont dans mon cas. Je vais faire comme tout le monde.
Me trouver un bon job alimentaire et m'asseoir sur mon métier de journaliste. Mes études long courrier ne m'avaient pas préparée à ce formidable rebondissement de carrière.
Demain, dimanche, je bosse pour écrire mon unique pige qui paraît tous les 2 mois.
Mon optimisme vient, elle aussi, de foutre le camp.
Bon, ce n'est pas tout ça mais j'ai à faire. Je m'en vais rebooster le mercure de ma motivation et de ma bonne humeur.
Touchée, coulée...
(non, Miss Aigreur, tu ne m'auras pas !)
mardi 17 janvier 2012
Génération Y contre Génération Sandwich
Le post du jour paru sur le site Elle.fr :
http://www.elle.fr/Societe/Interviews/Generation-Y-les-18-30-ans-reinventent-le-boulot-et-leur-vie-perso-1876606
La génération Y englobe les 18-30 ans. J'ai 34 ans, ai-je donc dépassé la date limite d'adhésion à ce nouveau club ?
Même si je me retrouve dans certains aspects de cette génération biberonnée à Internet, cette appellation d'un nouveau genre me parle peu. Les tranches d'âge sont une nouvelle fois rangées dans des cases et cette classification me dérange.
Quitte à se donner des petits noms, je crois que parmi les gens en situation de "précarité", j'appartiens plutôt à la génération Sandwich, celle des plus de trente ans qui n'en ont pas encore quarante, (sur)diplômés, sans emploi, au smic ou au RSA, jonglant entre CDD et jobs alimentaires, une génération Sandwich aplatie tel un steak entre la Génération Y et les Seniors, celle dont on parle si peu...
Vive la Génération Sandwich !
http://www.elle.fr/Societe/Interviews/Generation-Y-les-18-30-ans-reinventent-le-boulot-et-leur-vie-perso-1876606
La génération Y englobe les 18-30 ans. J'ai 34 ans, ai-je donc dépassé la date limite d'adhésion à ce nouveau club ?
Même si je me retrouve dans certains aspects de cette génération biberonnée à Internet, cette appellation d'un nouveau genre me parle peu. Les tranches d'âge sont une nouvelle fois rangées dans des cases et cette classification me dérange.
Quitte à se donner des petits noms, je crois que parmi les gens en situation de "précarité", j'appartiens plutôt à la génération Sandwich, celle des plus de trente ans qui n'en ont pas encore quarante, (sur)diplômés, sans emploi, au smic ou au RSA, jonglant entre CDD et jobs alimentaires, une génération Sandwich aplatie tel un steak entre la Génération Y et les Seniors, celle dont on parle si peu...
Vive la Génération Sandwich !
dimanche 15 janvier 2012
Année 77, année sabbatique ?
Aujourd'hui, c'est la journée de l'amitié ! Mon amie Belinda est paralysée par une vilaine hernie discale depuis des semaines. Non, Belinda n'est pas une old lady, oui, elle a bien toutes ses vraies dents et l'âge de ses artères, à savoir 35 ans.
Je lui ai rendu visite, accompagnée de Bambou, mon autre acolyte. J'ai vu le minois opalin de Belinda, si fatigué et si fin, ses yeux océans auréolés de cernes, sa fine silhouette amaigrie par la douleur et les cachetons, et soutenue par une canne. Ca y est, c'est parti mon kiki ! Dépassée la trentaine, nous commençons gentiment à participer au trou de la Sécu :)
Toutes les trois de la même génération, nous avons vu le jour sous les auspices de l'année 77. Si nous venons d'univers différents, nous avons un point commun : nous ne sommes ni mariées, ni divorcées, ni mamans et, comme moi, certaines peinent à s'installer dans une vie professionnelle stable et épanouissante.
Toutes les trois de la même génération, nous avons vu le jour sous les auspices de l'année 77. Si nous venons d'univers différents, nous avons un point commun : nous ne sommes ni mariées, ni divorcées, ni mamans et, comme moi, certaines peinent à s'installer dans une vie professionnelle stable et épanouissante.
Bambou est experte en assurance d'objets d'art. Mais depuis quelques temps, elle s'occupe plus de vols de tee-shirts d'équipes de foot et de portières de voitures balafrés à coup de canif que de diamants 19 carats et de meubles Louis XV… Même le milieu de l'Assurance est touché. Elle est en libérale et ses fins de mois sont aléatoires selon le nombre de dossiers qu'on lui donne à traiter. Traduction : il lui arrive de boire du petit lait de vache maigre. Heureusement, Bambou nourrit quelque espoir de voir un jour son rêve se réaliser : devenir scénographe pour le cinéma. Fellini, l'entends-tu ?
Belinda, elle, est iconographe pour une agence de photo. Mais elle cache précieusement son vrai talent de photographe qu'elle ne peaufine plus depuis longtemps. Newton, réveille-la !
Nous sommes là, heureuses de nous retrouver, à papoter de tout et de rien, de nos joies et de nos galères. Après sept ans de vie commune avec son petit ami, Belinda vient de se séparer. Retour à Paris après avoir quitté la ville Lumière pour celle de la Moutarde. Retour à la case départ. Faire les cartons, déménager, retrouver un appart (A Paris, bonjour la galère !), gérer le stress et sa peine, elle en a eu plein le dos ! Sa hernie ne serait-elle pas l'écho de sa tragédie amoureuse ? Bientôt, je le sais, Belinda ôtera le mouchoir sur son cœur plein de larmes. Le temps est doté d'un pouvoir miraculeux, il tisse ses fils pour recoudre les plaies de l'âme humaine…
Pour changer les idées de notre malade, Bambou nous raconte qu'un assureur l'a contactée pour la débaucher. En plus de lui proposer de travailler pour rien, le monsieur au téléphone lui a demandé si elle avait des enfants ou si elle comptait en avoir…
…
Un ange passe…
…
Oui monsieur, quel est le rapport avec mes compétences ? Serais-je réduite à un simple mammifère incapable de jongler entre un job à responsabilités et une vie privée ?
Et vous, monsieur, voulez-vous des enfants ?
Certains recruteurs nous questionnent sur notre QI de procréatrices, nos parents s'interrogent sur nos vies de "patachon" et la leur (quand seront-ils enfin grands-parents ?). Ne pas avoir (encore) d'enfants, pourquoi, quand, comment, ne regarde que nous ! C'est un choix, parfois assumé, parfois contraint, selon les aléas du destin et des rencontres. A nous poser cette lancinante question, il nous arrive, parfois, de gamberger, de penser que l'année 1977 est une bien drôle d'année. Les fées auraient-elles pris une année sabbatique avant de se pencher en retard sur notre berceau ?
Ce soir, en me glissant dans mes draps parfumés de rêves, je me suis dit qu'en plus d'être au Chômage à Durée Indéterminée, le fait de ne pas être maman à 34 ans pouvait représenter une "anomalie" de la nature pour certains, un frein professionnel pour d'autres, comme si j'étais "différente"... Soudain, le malaise et le doute m'ont assaillie. J'ai vécu un grand moment de solitude...
Finalement, mon coup de calgon ne puiserait-il pas sa source dans une société aux mille clichés, conformiste, un poil angoissante et culpabilisante ?
Je vous le demande ma bonne dame !
mercredi 11 janvier 2012
La femme arrivera-t-elle un jour à hauteur de l'homme ?
Ce matin, coup de téléphone de ma mère. Comme toujours, nous avons conversé de tout et de rien, et principalement de son sujet de préoccupation de mère couveuse et angoissée : mon futur RSA. Pour la énième fois, je tente de lui expliquer que je vais tout faire pour rebondir, mais elle n'entend pas, elle n'entend plus depuis un moment déjà. Elle reste butée, elle fait la sourde oreille sur tout, sur notre société qui a muté depuis son mai 68 à elle, sur le fait que l'ère où les gens étaient embauchés à vie après leur diplôme en poche est révolu, sur la crise féroce qui phagocyte nos budgets et nos esprits, mais surtout sur la tristesse et l'impuissance qui, parfois, me découragent brièvement. Dans un élan d'hallucination, mamounette adorée me suggère de tenter un concours administratif pour entrer dans la fonction publique.
Elle : - "Tu comprends, en tant que FEMME, il est important d'avoir une certaine sécurité, surtout pour ton futur foyer et tes futurs enfants. Et puis la fonction publique t'assurera la tranquillité, un salaire fixe, des vacances fixes"...
Ma bouche forme un O de surprise, je proteste.
Moi : - "Pourquoi en tant que femme, maman, quel rapport ?".
Elle bredouille, a du mal à rattraper sa maladresse... J'ai envie de lui dire que je ne veux pas de tranquillité ou de vacances prévisibles ! Je veux seulement écrire, vivre de ma plume, rester journaliste ! Et pourquoi me préciser EN TANT QUE FEMME ? Faut-il faire une différence entre la femme et le "sexe fort" ? L'homme s'arrogerait-il seul le droit de faire ses choix, de parcourir le monde et les sphères de la réussite pendant que la femme tirerait un trait sur ses désirs et objectifs pour rentrer plus tôt du travail afin de préparer la popote, dépoussiérer et s'occuper des bambins ?
Je m'interrogeais sur les propos canoniques de ma mère et j'obtins quelques éléments de réponse au débat organisé par un petit club dont je fais partie.
Invitée du jour pour la sortie de son livre "Etre femme au travail, ce qu'il faut savoir pour réussir mais qu'on ne nous dit pas": Anne-Cécile Sarfati, rédactrice en chef du Elle.
Débat du jour : Femmes au travail, ce qu'elles doivent savoir pour casser le plafond de verre.
Premier constat : en Europe, les femmes sont plus diplômées que les hommes mais n'accèdent toujours pas aux mêmes responsabilités. Non, pas possible ?!
Deuxième constat et les bras ne m'en tombent même plus : 80 % des tâches ménagères sont encore assurées par les femmes.
Enfin, en cette période de famine économique, les entreprises licencient les femmes en premier... tiens donc, ça me rappelle ma propre expérience...
Finalement, la mixité ne trouverait-elle pas ses racines dans les chaumières, dans la façon dont certaines mères élèvent leurs enfants ? Les garçons apprennent à ne pas pleurer, puis à réussir pour assurer le confort matériel du foyer, tandis que les secondes sont vouées à avoir un boulot pépère, à apprendre à cuisiner et à tenir leur maison bien clean...
Je suis loin d'être féministe mais sans doute les femmes ont-elles un combat à mener : elles doivent cesser de s'auto-censurer et assumer les désirs qui les animent...
Il est tard, je rentre chez moi et je pense à ma mère qui était prof de philo agrégée, passionnée par son métier et qui l'a abandonné pour nous élever, mon frère et moi, pendant que mon père assurait la sécurité financière de toute la familia. Regrette-t-elle son choix, parfois, un peu ? Elle ne nous le dira pas, culpabilité maternelle oblige...
Je pense encore à ses mots, à la stabilité "normale" qui devrait être mienne à 34 ans. Je n'ai pas encore d'enfants et de "foyer" vraiment stable, étant locataire d'un appartement aussi grand que le "petit salon" de 37m2 d'une maison qui en ferait 300...
Et même si j'avais la joie de devenir maman, est-ce que cela changerait vraiment la donne ? Est-ce que je devrais ne plus m'octroyer le droit et, surtout, la liberté d'être ?
Je pense à la femme que je voudrais devenir : une journaliste, écrivain, épouse, amante et mère de famille épanouie et sans galère d'argent, vivant dans un appartement assez grand pour ne pas avoir envie de pousser les murs toutes les 30 secondes...
Tiens, je pense encore que je n'ai pas abordé Anne-Cécile Sarfati à la fin du débat. J'aurais dû en profiter pour lui expliquer ma situation, lui glisser que fut un temps, je pigeais pour son magazine, avant qu'un plan social ne vienne couper les vivres... Je n'ai pas osé, sans doute le moment était-il mal choisi. Peut-être ai-je laissé filer l'occasion...
Je l'avoue, être au Chômage à Durée Indéterminée sape légèrement la confiance en soi. C'est sournois, ce genre de CDI... ça prend son temps, ca vous enrobe le cerveau, vous paralyse sur la durée... mais jamais totalement, non non non, par petites touches, ici et là...
Enfin, je pense à la Comtesse de Ségur. Qu'en aurait-elle pensé, elle, de tout ce cirque ?
Elle : - "Tu comprends, en tant que FEMME, il est important d'avoir une certaine sécurité, surtout pour ton futur foyer et tes futurs enfants. Et puis la fonction publique t'assurera la tranquillité, un salaire fixe, des vacances fixes"...
Ma bouche forme un O de surprise, je proteste.
Moi : - "Pourquoi en tant que femme, maman, quel rapport ?".
Elle bredouille, a du mal à rattraper sa maladresse... J'ai envie de lui dire que je ne veux pas de tranquillité ou de vacances prévisibles ! Je veux seulement écrire, vivre de ma plume, rester journaliste ! Et pourquoi me préciser EN TANT QUE FEMME ? Faut-il faire une différence entre la femme et le "sexe fort" ? L'homme s'arrogerait-il seul le droit de faire ses choix, de parcourir le monde et les sphères de la réussite pendant que la femme tirerait un trait sur ses désirs et objectifs pour rentrer plus tôt du travail afin de préparer la popote, dépoussiérer et s'occuper des bambins ?
Je m'interrogeais sur les propos canoniques de ma mère et j'obtins quelques éléments de réponse au débat organisé par un petit club dont je fais partie.
Invitée du jour pour la sortie de son livre "Etre femme au travail, ce qu'il faut savoir pour réussir mais qu'on ne nous dit pas": Anne-Cécile Sarfati, rédactrice en chef du Elle.
Débat du jour : Femmes au travail, ce qu'elles doivent savoir pour casser le plafond de verre.
Premier constat : en Europe, les femmes sont plus diplômées que les hommes mais n'accèdent toujours pas aux mêmes responsabilités. Non, pas possible ?!
Deuxième constat et les bras ne m'en tombent même plus : 80 % des tâches ménagères sont encore assurées par les femmes.
Enfin, en cette période de famine économique, les entreprises licencient les femmes en premier... tiens donc, ça me rappelle ma propre expérience...
Finalement, la mixité ne trouverait-elle pas ses racines dans les chaumières, dans la façon dont certaines mères élèvent leurs enfants ? Les garçons apprennent à ne pas pleurer, puis à réussir pour assurer le confort matériel du foyer, tandis que les secondes sont vouées à avoir un boulot pépère, à apprendre à cuisiner et à tenir leur maison bien clean...
Je suis loin d'être féministe mais sans doute les femmes ont-elles un combat à mener : elles doivent cesser de s'auto-censurer et assumer les désirs qui les animent...
Il est tard, je rentre chez moi et je pense à ma mère qui était prof de philo agrégée, passionnée par son métier et qui l'a abandonné pour nous élever, mon frère et moi, pendant que mon père assurait la sécurité financière de toute la familia. Regrette-t-elle son choix, parfois, un peu ? Elle ne nous le dira pas, culpabilité maternelle oblige...
Je pense encore à ses mots, à la stabilité "normale" qui devrait être mienne à 34 ans. Je n'ai pas encore d'enfants et de "foyer" vraiment stable, étant locataire d'un appartement aussi grand que le "petit salon" de 37m2 d'une maison qui en ferait 300...
Et même si j'avais la joie de devenir maman, est-ce que cela changerait vraiment la donne ? Est-ce que je devrais ne plus m'octroyer le droit et, surtout, la liberté d'être ?
Je pense à la femme que je voudrais devenir : une journaliste, écrivain, épouse, amante et mère de famille épanouie et sans galère d'argent, vivant dans un appartement assez grand pour ne pas avoir envie de pousser les murs toutes les 30 secondes...
Tiens, je pense encore que je n'ai pas abordé Anne-Cécile Sarfati à la fin du débat. J'aurais dû en profiter pour lui expliquer ma situation, lui glisser que fut un temps, je pigeais pour son magazine, avant qu'un plan social ne vienne couper les vivres... Je n'ai pas osé, sans doute le moment était-il mal choisi. Peut-être ai-je laissé filer l'occasion...
Je l'avoue, être au Chômage à Durée Indéterminée sape légèrement la confiance en soi. C'est sournois, ce genre de CDI... ça prend son temps, ca vous enrobe le cerveau, vous paralyse sur la durée... mais jamais totalement, non non non, par petites touches, ici et là...
Enfin, je pense à la Comtesse de Ségur. Qu'en aurait-elle pensé, elle, de tout ce cirque ?
mardi 10 janvier 2012
Premiers mots
Voilà, c'est officiel : en ce début d'année bissextile, je serai bientôt inscrite au RSA. Février sera le grand mois ! Celui que je n'attendais vraiment pas ! Celui d'une page qui se tourne ! Le retour à la case – 0 ! Le sentiment d'inutilité qui m'habite par vague depuis quelques temps sera à son apogée ! Gloire à Février ! Gloire au RSA !
Je tiens la lettre de Pôle emploi dans une main, une lettre dénuée d'humanité, je tente de la décrypter, elle me pique un peu les yeux tant les caractères de chaque mot ressemblent à des pattes de mouche, tant les lignes sont resserrées, entassées, il y a des petites cases dans des petits tableaux, il ne faut surtout pas perdre un millimètre carré de cette feuille blanche recto verso gribouillée d'encre noire. Il y a donc des cases à remplir et des photocopies à faire, encore. Marre de la paperasse !
Après tout, que suis-je à part un Numéro identifiant ? Avant d'être une personne dotée d'un prénom et d'un nom, je suis un simple numéro à huit chiffres, numéro qu'il faut rappeler à chaque tentative de connexion humaine avec mon Pôle Emploi. Avant d'avoir un conseiller en ligne, il faut taper 1, puis Etoile, taper 2 puis dièse, avant d'hurler dans le combiné le nom du service concerné. Et j'ai de la chance si, après 5 minutes d'attente et 5 tentatives de rappel, la voix robotisée ne me demande pas de rappeler ultérieurement – tous les conseillers sont en ligne -.
J'ai 34 ans et je cumule 2 profils : je suis une chômeuse parmi tant d'autres qui pointe gentiment tous les mois depuis presque trois ans sur le site de Pôle Emploi et je suis journaliste depuis plus de dix ans pour la presse féminine. J'ai la plume hétéroclite. Attaque de la grippe A, liposuccion du popotin, sclérose-en-plaques, combattre l'acné, les régimes à gogo avant l'été, les aliments anti-cancer, les coups de cœur littéraire du mois… J'écris sur à peu près tout ce que l'éventail d'un magazine féminin peut proposer aux lectrices. Même l'horoscope, je sais faire ! Pendant un temps, je me suis transformée en Madame Irma pour concocter une page Astrologie.
J'écris des livres sur le bien-être et j'essaie de faire éditer mon premier roman, un doux rêve de petite fille… Franchement, il n'y a pas de quoi se plaindre ! C'est drôle, pourtant ce constat me laisse une drôle d'amertume au fond du gosier. Si je rembobine un peu plus le fil du cursus, je me souviens que dans une autre vie, j'ai fait de longues études. Etudes de droit puis stages dans des journaux qui me mettaient la tête dans les étoiles avant de débuter responsable de communication pour une maison éditrice de vieux films… Entre mes débuts dans l'antre du monde professionnel et aujourd'hui, lundi 9 janvier, j'ai enchaîné deux licenciements économiques, des CDD en agences de com', des piges en veux-tu en voilà, j'ai envoyé des candidatures spontanées aux boîtes qui ne demandaient rien à personne et des CV à celles qui recrutaient, j'ai entrepris une formation Radio en début d'année parce que je rêve de faire de la radio depuis la Saint glinglin. Bref, j'ai occupé mon temps libre et profité de mon chômage pour tenter de réaliser mes passions : rester journaliste par tous les moyens, écrire encore et toujours, apprendre à parler d'une voix convaincante dans un micro ! C'est certain, en presque 3 ans de chômage, je n'ai pas chaumé.
Pourtant, le couperet est tombé, malgré tout, malgré ma bonne volonté et mon incurable optimisme. Les grandes vacances ont pris fin, l'été a filé, les jupettes aussi, les gambettes ont de nouveau enfilé leurs leggings confortables pour affronter les affres de l'hiver, le corps s'est mis en veille et mon ordinateur Super PC aussi. Plus une seule commande d'articles à l'horizon, pas une seule réponse positive à mes CV gmailisés. Dorénavant, je dois faire avec : c'est la page blanche, le trou et le pain noir, la période de pleine inactivité.
Comme quoi il est possible d'avoir un bac +6 en poche, d'être journaliste et écrivain et de ne plus pouvoir vivre de son travail, cette passion rêvée en douce avant de la choisir vraiment et de l'exercer pour de vrai.
Je couche mes premiers mots sur ce nouveau blog, il est 23h23, ma télé est branchée sur France 2, c'est le direct de l'émission Mots croisés. Thème du débat : "Emploi : que peut l'Etat ?". Eric Besson, Benoît Hamon & Co débattent, tentent de nous expliquer la crise pour la énième fois, montrent des schémas et des courbes, ils ont la mine un peu lasse et le verbe peu convaincant.
J'écoute d'une oreille un peu sourde, je pense à la Comtesse de Ségur, celle qui a bercé mon enfance, je pense à Sophie, Jean, Paul, tous ses héros qui ont forgé mon imaginaire et m'ont fait rêver…
Je me rappelle de ce titre plein d'espérance "Après la pluie le beau temps" et je me dis que demain est un autre jour…
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