Je ne suis pas pointilleuse sur les dates et la célébration des Journées calendaires.
Je ne suis ni féministe ni révolutionnaire ni revancharde.
Je ne suis pas contre les hommes, je les aime.
Mais bon... c'est la journée de la femme, des femmes.
Ce matin, autant vous dire que la journée démarrait mal pour nous célébrer...
Je me lève, j'allume Amie Télé pour suivre les infos et je tombe sur l'invitée du jour : Marine Le Pen... Il est 7h45...
Le Pen, le FN, un bouquet d'inepties toutes plus grosses les unes que les autres...
Je ne ferais pas de politique sur ce blog, ce n'est pas l'objectif mais j'aurais préféré m'éveiller avec un visage plus sympathique.
J'ai éteint la télé et j'ai feuilleté ce livre intelligent, plein de peps et ludique, agrémenté de photos et d'affiches d'époque, de citations (dont celles choisies pour ce post), de témoignages chics et chocs...
"Sois belle et bats-toi" (Ed. de La Martinière) a été écrit par Yolaine de la Bigne, journaliste, féministe humaniste. Je l'ai rencontrée hier soir, à l'occasion d'un débat sur les inégalités persistantes hommes-femmes. Elle dresse un état des lieux de la gente féminine dans le monde. Et ce n'est pas jojo.
Les clichés véhiculés nous mènent encore la vie dure.
Voici quelques perles toujours d'actualité dans nos foyers :
- les petits garçons apprennent à devenir des hommes forts, virils, qui ne pleurent pas et accèdent au pouvoir et à l'argent...
- les petites filles apprennent à jouer à la poupée, à rester sages, bien sages et à ne pas trop l'ouvrir... Elles, elles ont le droit de pleurer...
- 80 % des tâches ménagères sont toujours réalisées par les femmes
- A poste égal, les hommes ont un salaire supérieur aux femmes
Yolaine de la Bigne prône :
- la lutte contre les violences faites aux femmes
- une relation harmonieuse homme-femme
- le renouvellement d'une société encore sous l'emprise d'un machisme ambiant.
Je la rejoins.
Certes, la liberté existe et les choses ont évolué, pourtant la route est encore longue...
"Le féminisme, c'est ne pas compter sur le Prince Charmant"
Jules Renard (extrait de son "Journal").
Françoise Giroud, journaliste à L'Express, Paris 1953 (photo Lipnitzki/Roger-Viollet) |
Georges Sand |
"La femme n'est victime d'aucune mystérieuse fatalité : il ne faut pas conclure que ses ovaires la condamnent à vivre éternellement à genoux"
(Simone de Beauvoir)
Françoise Sagan |
"Non, la place de la femme n'est pas plus au foyer qu'ailleurs. Comme celle de l'homme, elle est partout, partout où son activité peut et veut se déployer. Pourquoi, à quel titre l'enfermer, la parquer dans son sexe, transformé, qu'on le veuille ou non, en profession, pour ne pas dire en métier ?"
(Jules Guesde, La femme et son droit au travail, Le Socialiste, octobre 1898)
Mai 68... |
"Le modèle archaïque s'appuie sur quatre piliers :
- l'impossibilité pour la femme de disposer librement de son corps
- l'impossibilité d'accéder au savoir - lequel ouvre à l'esprit critique et donc à l'émancipation
- l'impossibilité d'accéder au pouvoir
- le mépris..."
(François Héritier, anthropologue - le Figaro Magazine, 2 juillet 2011)
Anita Ekberg... devenue célèbre dans la Dolce Vita, de Fellini (1960) |
Il y a dix ans environ, lors d'une conversation estivale, mon père Papounet Chéri m'avait dit "quand tu te marieras, ton mari ramènera l'argent ; tu feras comme ta mère, tu seras contente de rester à la maison pour élever tes enfants".
Un ange est passé...
Sans doute croyait-il vouloir mon bien...
J'avais tenté de lui expliquer que ce schéma ne collait pas à mon idéal de vie, que je vibrais pour mon travail et qu'il était important pour mon épanouissement de le conserver... Impossible de me faire entendre.
Les années ont passé. Aujourd'hui, j'ai 34 ans, ma position reste la même.
L'ange est repassé...
Certes, je n'ai pas (encore) d'enfants, oui il est toujours possible de changer d'avis, la vie est pleine de surprises.
Cependant, en tant que Femme, je revendique la liberté de :
- faire mes propres choix, professionnels, sentimentaux, sexuels...
- ne pas avoir d'enfants si je n'en veux pas
- avoir un poste à responsabilités, et super si mon salaire est plus élevé que celui de mon homme et assure les ressources du foyer
- avoir des bambins, ne plus travailler pour les élever
- avoir des bambins et ne pas être "femme au foyer". La culpabilité ne passera pas par moi.
- disposer de mon corps comme je veux, quand je veux et avec qui je veux
- faire la popote (et autres tâches ménagères) quand j'en ai le temps et quand cela me chante, et non tous les jours, tandis que mon amoureux étendra ses jambes sous la table, en attendant que je le serve
- ne pas répondre à un recruteur qui me demanderait si je veux des enfants. Non, non, la femme n'est pas seulement une mère-pondeuse...
- pouvoir négocier, à poste égal, le même salaire que mon voisin masculin
- m'insurger contre toutes formes de violences envers la femme, les propos sexistes et machistes...
En tant que femme, et parce que j'aime vraiment les hommes, je suis touchée lorsque que je les vois :
- mettre la main à la pâte et participer au partage des besognes
- pleurer parce qu'une vague d'émotion les traverse. Ses larmes ne signifient pas qu'ils sont des mauviettes
- douter, faiblir... ils ont le droit de ne pas être toujours fort, fort, fort... Leur fragilité est charmante
- épauler leur amoureuse, essuyer leurs peines, croire en elle et la porter dans ses projets de vie
L'homme et la femme sont avant tout des êtres humains... égaux !
Nous avons le droit de voter, de nous marier ou pas, de divorcer, tomber enceinte, avorter, aimer, jurer, gueuler, dire "merde, mazette, crotte, bordel, sapristi, pas d'accord !..."
Nous avons tous la liberté, l'indépendance, le droit de choisir et de nous affirmer...
Il est temps de revêtir :
Stilettos ou Converse
jupe ou pantalon
brassière ou soutien-gorge pigeonnant
maquillées comme une voiture volée ou pas
la chevelure courte, longue, frisée, raide, brushingée ou en bataille
la tête relevée et la démarche altière
Et de ne pas nous endormir.
Restons éveillées !
Affiche de Howard Miller, 1943 : "Rosie la Riveteuse", symbole de force et de féminité
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Et vous, de l'autre côté de l'écran, homme ou femme, que vous portiez une jupe ou un pantalon : une revendication ?
Bonne fête à toutes (et à tous...)
3 commentaires:
Petite histoire de femme: la semaine dernière rdv le lendemain d'une soirée entre filles bien sympathique...bref grosse gueule de bois! Tout à coup j'ai eu envie de "déposer" un petit renardo, je m'éclipse vite et à mon retour la "dame" me dit "vous savez ce sont les 3 premiers mois qui sont les plus durs"....hic!!!!
Ma chère Mlle de Ségur je vous kiffe
Cette fois-çi, je m'y colle ! :)
Les "fonfons" de notre ami commun Pôle, votre douce Mamie, votre promenade aux bord des Etangs, les pieds de vigne, et puis aujourd'hui notre Liberté, notre Egalité, notre Fraternité...
Vous écrivez "drôlement" alors, moi aussi, j'vous kiffe Comtesse ! Lo²
Anonyme, anecdote très sympathique et révélatrice...
Lo, heureuse de vous retrouver en "direct" du blog !
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