vendredi 21 décembre 2012

Noyeux Joël

Ca sent Noël et le sapin à plein nez. Personne au travail, calme plat, tout le monde est parti. Dans le métro ce matin, plein de gens avec leurs grosses valises remplies de victuailles et de paquets cadeaux.
Hier soir, raclette Party au bureau, 15 à table, à plaisanter sur cette fin du monde qui ne vient pas et qui nous a tous fait hurler de rire. Imaginez, aux 12 coups de minuit : décès collectif au fromage chaud !
Fin du monde ou pas, j'étais raplapla malgré l'ambiance extatique, envahie par les courbatures. J'ai pensé : grippe ou coqueluche, en recrudescence paraît-il ces derniers temps.
Aujourd'hui, encore fatiguée, je suis loin de faire des sauts de cabris. Et puis, c'est bientôt Noël...

Je l'avoue, à l'approche de Noël, je n'ai pas la forme olympique. Pour tout dire, cette fête me fout le bourdon et je ne sais pas pourquoi. Pourtant, je passe chaque année un bon moment avec ma famille réduite à mes parents, mon frère et Mamie Doux (plutôt Tatie Danielle en ce moment). Comme d'hab', la table dressée par Mamounette est splendide, le repas aussi, il y a toujours tout plein de dolma, pastourma et autres friandises arméniennes, j'aime offrir les cadeaux, tout le monde est d'humeur badine. Malgré tout, j'ai le spleen, avec cette hâte infinie qu'on en finisse.

Peut-être parce que c'est la routine, comme un jour sans fin.

Peut-être parce que je ne suis pas croyante et que je sens comme une urgence, un devoir moral et formel de faire la course aux cadeaux et de répondre présent.

Peut-être aussi parce qu'il n'y a aucun enfant hurlant et participant au carnage du paquet cadeau, avant de découvrir, les yeux exorbités, le Playmobil tant convoité.

Mes parents me rappelleront peut-être gentiment, comme dimanche dernier, qu'ils n'ont pas "encore" de petits-enfants, qu'ils sont les seuls de tous leurs amis du monde entier à ne pas être grands-parents, qu'il ne leur manque plus que des bambins pour rendre la fête de Noël plus enfantine. Et je me rappellerai alors que je n'ai pas encore d'enfants à 35 ans, que c'est un fait, pas fait exprès, que, jusqu'à preuve du contraire, je ne suis pas la vierge Marie, paix à son âme, et que je n'ai pas encore songé à la banque du sperme. Et que ça me saoûle de toujours entendre les mêmes rengaines.
Au pire, grand-frère prendra la relève et se chargera d'offrir le divine enfant à notre famille.
Mamie Doux ne décrochera plus un mot du repas (à quoi peut-elle bien penser ? A la famille délitée?) après avoir déballé ses paquets et jeté une larme. Nous ne sommes pas non plus à l'abri de son traditionnel petit malaise causé par le trop-plein d'émotions et le brouhaha ambiant. Je ne le souhaite vraiment pas !
Mamounette s’affairera dans la cuisine pendant que Papounet débouchera des grands crus et que grand-frère tentera de se remettre de son 24 au soir dans sa belle-famille.
Chez nous, Noël se fête toujours le 25.


Mister G ? Il ne fera pas partie du décors bien évidemment, téléporté dans sa famille respective et parce qu'il n'est pas le bienvenu. Je prendrai soin de ne pas l'évoquer le 25 décembre pour ne pas ruiner ce Noël et rendre la famille chafouine.

Mister G, justement, aime Noël. A l'heure où je vous écris, il arpente Paris pour faire ses cadeaux, pas en Limousine mais à vélo (il adore faire du vélo !), et encore moins le cigare au coin du bec, il ne fume pas.
Il est guilleret, d'un enthousiasme débordant que j'envie, surtout lorsqu'il s'agit de choisir le sapin, de le décorer avant de m'en faire la surprise et de le laisser briller comme une veilleuse dans la nuit.

Avant de célébrer la fête des lutins, de la crèche et du petit Jésus, avant d'entendre le traineau glisser dans le ciel étincelant et de déboucher le champ' en s'esclaffant que "cette soi-disant foutue fin du monde n'aura pas eu raison de nous et de cette fête traditionnelle", il ne me reste plus qu'à boucler mes cadeaux et à vous souhaiter (un brin en avance) à toutes et à tous de très belles fêtes !
Profitez, festoyez, riez !
JOYEUX NOEL
EN MUSIQUE : My little Radio


 
 

Et vous, vous faites quoi pour Noël ?

mardi 18 décembre 2012

Pré-Noël on the Rock

Samedi - 9h00. 
Réveil du pied gauche. Mister G, toujours en pleine forme au saut du lit, me propose de partir à la conquête d'Uniqlo, avant le bordel du samedi et des fêtes. Je ne sais pas à quoi le Sicilien carbure, à peine levé et le voilà monté sur ressorts.
Uniqlo le samedi, non merci. La file d'attente sur le trottoir, devant les cabines d'essayage et les caisses, et vas-y que je te bouscule, la chaleur à crever, non non merci.

Paris, le matin en vélo, prend un air de village. Pas grand-monde, tout est calme.
Uniqlo : personne. Quel pied ! Je me faufile dans les rayons, je suis impressionnée par l'accueil pro, souriant, chaleureux du staff japonisé. J'irai bien faire un tour au Japon moi.

11h : avant de faire demi-tour, je constate la masse compacte et noire devant les caisses. J'ai échappé au pire.
On rentre déjeuner, je suis toujours mal réveillée, de mauvaise humeur. Je m'en prends légèrement à Mister G qui n'a rien demandé, pour tout et n'importe quoi. Il me lance que "c'est pas possible, je dois chercher la "bagarre". Il mange ses pâtes l'air dépité et finit par entrer dans une sorte de mutisme tandis que je continue de pérorer. Mal lunée je suis, dans le pâté je reste. Mieux vaut rentrer dans mon nid pour me calmer.

J'appelle Biquette à qui je propose une soirée Fifilles. Ca tombe bien, elle pensait à moi. Cinq minutes s'écoulent, elle me rappelle pour me proposer un pré-Noël avant son départ dans le Sud pour retrouver sa famille.
Tout s'enchaîne. Biquette prévient Mistinguette, j'appelle Bambou qui appelle Diabolo. Seule Belinda et Mister G manquent à l'appel. La première a une soirée, le second un anniversaire.


Sur ce, Mister G me rejoint, tout va mieux, l'orage est passé, je retrouve le peps.
La journée défile, c'est l'heure de partir. Bambou me récupère, on monte dans le bus, direction Biquette.
On rit comme des bossus, on embête tout le monde collé-serré à la mine endormie.



Biquette nous accueille avec le champagne et tout et tout. Point de sapin, juste une guirlande rouge esseulée, pendue à l'éclairage de son salon.
Etrange, vous avez dit étrange ?



La soirée virevolte. Au menu : fois gras, pain d'épices, énoooorme plateau de fruits de mer préparé par Biquette, fromages.
Mistinguette porte une robe noire H&M qui lui va à ravir et qu'elle n'a pas payée un kopeck, le vendeur s'étant planté avec le ticket de caisse : 50 € de fringues gratos, c'est bien parce que c'est Noël !
Bambou annonce la création de son site Déco.
Biquette nous raconte comment elle est restée coincée dans son ascenseur 40 minutes avant de s'en extraire grâce à la force de ses bras, et avant que son futur ex-collègue de boulot lui saute dessus et essaie de la peloter gentiment tout en lui tendant ses lèvres en cul de poule. Affreux, affreux, affreux. Tout cela dans une même journée, bien entendu.
Tout va pour le mieux, champagne, fruits de mer, vin blanc, vin rouge, rien ne bouge, on rit, on piaille, on s'amuse et puis tient, ça sonne à la porte. Moi je n'entends rien, Mistinguette va ouvrir, je la suis, et là sursaut de (stu)peur. C'est la voisine du dessous, affublée d'un peignoir rouge sang qui jure avec ses cheveux luisants roux-orange et son teint porcelaine. Bienvenue dans le monde de Tim Burton et de BeetleJuice...

Mistinguette manque de faire une attaque, je reste interdite, la voisine murmure de ne pas sautiller sur le parquet avec nos talons, on l'empêche de dormir. Je regarde l'heure, il est 1 h du matin, je regarde nos chaussures, nous sommes toutes en chaussettes pilou-pilou. On referme la puerta, Biquette s'agace "ça va, il n'est qu'une heure du matin quand même"...

On enfile nos chaussures, on baisse le volume, champagne et vin blanc effleurent nos tempes. La casquette n'est plus loin.




A ce moment, Mister G m'appelle pour me prévenir qu'il rentre de sa soirée en vélib'. Il me chante des "coincoincoin" à tout-va dans le portable et m'envoie une photo de la Seine.
C'est beau Paris, la nuit...
Il a l'air frais lui aussi.

2 h du matin
C'est l'heure de rentrer. Avec Bambou, on se faufile dans un taxi qui a cru que notre pré-Noël devait se transformer en Paris By-Night. Il se trompe de chemin, conduit comme un fou en engloutissant une pizza 4 fromages, bonjour les effluves, Bambou a la nausée. Le taxi veut prendre le périph', non merci ça ira. Il fait demi-tour, manque de tamponner une voiture qui brûle un feu rouge (c'est aussi ça, Paris, la nuit), il s'égare, j'ai un peu la trouille.
Résultat des courses : une ristourne pour la course qui a durée 20 minutes au lieu de 5, un Doliprane avant de m'enfoncer sous la couette, une longue balade en vélo et une séance de yoga le lendemain pour digérer notre beau pré-Noël en folie !

Comme quoi, les soirées improvisées sont toujours les meilleures.



vendredi 14 décembre 2012

Fin de cycle

Une page de mon histoire se tourne et je n'ai eu aucun moment pour vous l'écrire.
Mon blog me manque et le temps aussi.
Mes journées sont riches en rencontres et aventures cinématographiques.
Ma promesse d'embauche est enfin signée avant le Big Contrat, tamponnée, validée et envoyée à l'ami Pôle Emploi par lettre recommandée avec AR, s'il-vous-plaît. Pensez-vous que l'ami Lexomilien aurait songé à me répondre ? Même pas ! Juste un mail de radiation net et définitif sous prétexte que je n'ai pas daigné enregistrer ma déclaration mensuelle. Popole est indélicat, d'une froideur implacable. Je m'en fous, la boucle est bouclée.

Et pour les autres ? C'est aussi le tsunami.
Biquette vient de signer un nouveau CDI. Elle rêve d'évasion et de liberté, aspire à plus de sérénité côté coeur. Un coeur bien à prendre d'ailleurs.
Belinda est enfin guérie de sa hernie (pour celles et ceux que ça intéresse, hein ). Exit les séances de kiné et sa rupture amoureuse. Elle peut onduler son corps (je ne veux rien savoir...) et ses palmes à la piscine.
Bambou, toujours Experte en Assurance, développe en parallèle un beau projet de Déco, lorsqu'elle ne m'envoie pas des photos d'elle en train de vivre une jouissance papillaire provoquée par le Mont Blanc, célèbre pâtisserie de Ladurée. La coquine ! Pendant ce temps, je bosse en salivant.
Mamounette retrouve sa santé et son corps, après une longue maladie que j'ai toujours gardée silencieuse, par pudeur et respect pour elle. Mamounette est une battante, elle s'est toujours relevée. Je l'admire tant pour sa pugnacité.

Les hommes de ma vie se portent bien. Papounet pète le feu. A 74 ans, il faut le voir ! Son énergie, sa bonne humeur et son optimisme en font un éternel jeune homme. Mon grand frère Lolo est en pleine préparation de son premier court-métrage et rêve de devenir papa. Mister G ? Il câline à fond les ballons. C'est l'hiver, nous sommes en mode cocon, le Sicilien se "nounourifie". Le Popples est de retour.




C'est la fin d'un cycle.
Les années précédentes ne furent pas évidentes. Parfois, les épreuves s'accumulent au même moment, on s'imagine une baguette magique vérolée qui aurait tout fait foirer en nous désignant comme cible. Mais non. Ce n'est pas ça. Il n'existe ni malchance, ni mauvais sort derrière tous ces moments éprouvants. Juste un effet entonnoir, juste la vie et ses montagnes russes, ses bonheurs vertigineux et ses bas. 

Avant, à chaque changement d'année, je faisais tout un tas de voeux. Ca fait un moment que plus de souhaits, plus de résolutions. Je prends comme ça vient, en saisissant chaque opportunité comme une bonne étoile et de belles surprises. Quand je galérais, une lectrice m'a écrit : la roue finit par tourner.
Et je crois que cette fameuse roue, la chance et les fins de cycle arrivent toujours.
A condition d'y croire, de s'accrocher aux branches et aux bras de ceux qui nous les tendent en attendant que l'orage passe. On s'en passerait bien, de l'orage, mais peut-être que ça doit être ainsi, péter un bon coup. Pour bifurquer, changer quelque chose, apprécier plus fort les instants présents.
A condition de croire en sa chance, de la créer et de la saisir au vol une fois qu'elle se présente.

L'année s'achève.
Vive la prochaine !












dimanche 2 décembre 2012

Tout est bon dans le cochon

Mardi
Il y a les retrouvailles pour les mauvais moments mais aussi pour fêter les bons ! Et quand on fait péter les bulles, ça donne un dîner andouillette-frites au Pied de Cochon, la brasserie ouverte 24h sur 24 où j'ai rencontré Mister G la première fois. C'était un dimanche de novembre, il faisait froid, je partais y retrouver mon frère, on avait l'humeur flottante d'un dimanche de fin d'après-midi.
Et Mister G est arrivé.
Nous avons donc festoyé à notre fabuleuse première soirée ensemble, avant que le gloubiboulga andouillette-frites-profiterolles au chocolat nous restent sur l'estomac comme une pierre au fond du bain. Un Oxyboldine et un bon fou-rire ont fait passer tout ça.









Mercredi
Et comme un heureux évènement n'arrive jamais sans un autre, Biquette m'a invitée à fêter sa prochaine embauche dans une nouvelle boîte d'archi en CDI. Vous avez dit CDI ? Ce contrat en voie de disparition ? Nous avons célébré le nouveau cycle de Biquette au restaurant avant de rejoindre l'antre discret et intimiste du Café Rouge, autour d'une coupe de bulles et d'un son vinyle extra Revival années 80. Nous avons gribouillé sur le mur d'ardoise comme des mômes, sautillé discrètement avant de nous éteindre après minuit, les lèvres sucrées et souriantes.
Je vous passe les détails du jeudi matin, le réveil, les mirettes qui apprivoisent le levée du jour...
Mais quand tout est bon dans le cochon, aucune résistance possible, on se laisse aller à l'euphorie pour mieux se nourrir des moments heureux.











mercredi 21 novembre 2012

3 anniversaires et 1 enterrement


Le mois de novembre célèbre les anniversaires en pagaille.
Certains parents ont dû profiter de l'hiver et du 14 février pour cocooner sous la couette et nous faire de beaux bébés scorpions.
Trois de mes amies d'enfance ont éclos en ce mois frileux : Biquette, Belinda et So.

Biquette et So viennent d'entamer leurs 35 ans, Belinda ses 36 printemps, à une année près et quelques jours d'intervalle.

Le temps ne semble avoir aucune prise sur elles.
Toujours rieuses, optimistes et fonceuses, malgré les aléas de la vie, les peines de coeur et tout le tralala. Toutes (y compris môa) sont toujours prêtes à fêter la moindre occasion pour boire un petit godet !

So est mariée, bien installée dans sa maison de Picardie, et maman de 2 adorables petits monstres. Ses 35 ans lui foutent un poil le bourdon car "elle ne vit que pour eux, se voit "vieillir" et se demande comment ses fils seront plus tard, quand elle ne sera plus là".

De notre côté, nous trentenaires mi-célibataires mi-en couple mais pas complètement non plus, sans enfants ni alliance au doidoigt, on se demande parfois à quelle sauce octogénaire nous serons mangées.
Seules ?
Sans mari ?
Sans enfants ?
A l'heure où Meetic et Adopteunmec.com jouent les entremetteurs, le suspens reste entier.
N'exagérons rien, il ne s'agit pas d'une angoisse paralysante, plutôt d'une pensée désinvolte.
Au pire des cas, nous vieillirons toutes ensemble et serons là les unes pour les autres.

Cette pensée désinvolte devient plus sérieuse lorsque je rends visite à Mamie Doux, comme samedi dernier.
J'ai pris le RER pour rejoindre la banlieue de mon enfance, sous un ciel gris et menaçant. J'ai vu les barres HLM défiler sous mes yeux, sans vie extérieure. J'ai traversé le long sous-terrain aussi terne et menaçant que le ciel au soleil éteint. J'ai longé le trottoir interminable de la rue de Mamie Doux.
Combien de fois ne l'ai-je pas empruntée. Après l'école, le cours de danse ou de piano, le samedi, à vélo ou à pieds, mes gambettes de moineau pédalant, pédalant dans l'unique but de me blottir dans les bras de Mamie Doux, de recevoir ses averses de câlins, la chaleur de sa maison embaumant les gâteaux. Les yeux fermés, je pourrais décrire chaque pavillon de sa rue.

Samedi, j'ai trouvé une Mamie Doux affaiblie et amaigrie. Elle ne m'entend plus très bien, je suis obligée de lui répéter trois fois la même phrase en hurlant. Elle a toute sa tête mais je ne suis pas certaine qu'elle saisisse ce que je lui raconte. J'aimerais tant. Pour faire comme autrefois, lorsque je lui confiais ma vie tandis qu'elle m'écoutait et me rassurait de ses émeraudes espiègles. Mamie Doux était mon journal intime et ma complice.
Mais elle ne me comprend plus, je le vois bien.
Elle ne fait que dormir, allongée dans son fauteuil, en face d'un téléviseur au volume exagérément haut.
Et mon coeur se serre. Je pense à nos moments de complicité, à tous mes secrets confiés au creux de son oreille, à ses mains de fée venant caresser mon dos courbé, vaincu par tout son amour.

Je pense à ses 94 ans, à son fleuve de vie pas toujours tranquille, à ses secrets peut-être, que je ne connaitrais jamais.
Je pense à tous ses enfants et ses petits-enfants qui l'entourent, à ses copines qui viennent lui rendre visite et prendre le goûter. 
Je pense à sa solitude, lorsque tout ce beau monde s'en retourne à ses occupations et que le silence fait écho dans sa grande maison.
A quoi peut-elle bien penser lorsque le sommeil ne veut plus d'elle, que son amie l'insomnie vient la chatouiller ?
Elle ne me le dit pas et ne me le dira sans doute jamais.

Depuis quelques temps, lorsque je la quitte, la tristesse me gagne. Je regarde son grand jardin et ses hortensias centenaires, je me remémore les rires et les grandes tablées d'antan, les infusions de menthe fraîche sirotées sur ses genoux les soirs d'été, ma balançoire qui n'est plus, accrochée au cerisier qui n'est plus, et qui m'emmenait si haut dans le ciel.

Je referme le portail noir derrière moi, je longe une rue parallèle à celle de Mamie Doux, la rue du Conservatoire de musique où j'ai appris le solfège, le piano et fait le clown avec Biquette, tant de fois !

Je passe devant la maison de la grand-mère de Lo, mon autre amie d'enfance. Lo n'est pas scorpion, elle est née en mars.
Tous les volets sont fermés, tout semble en suspens, tellement silencieux. Mon coeur se serre un peu plus.
Lo vient de perdre sa mamie qui s'en est allée, comme ça, du jour au lendemain, après un dimanche en famille.
Lo qui me glisse de bien profiter de Mamie Doux...
Je reprends mon RER pour rejoindre la capitale, je pense à tout ça, aux anniversaires, aux années qui s'additionnent et, avec elles, l'envol des gens qu'on aime.
J'ai fêté trois anniversaires tandis que Lo prépare l'au-revoir de sa Mamie Doux à elle.
Je pense très fort à elle, à ce qu'elle peut ressentir aujourd'hui, à nos enfances et à nos vies d'adulte.
Je voudrais parfois revenir en arrière, au temps des cerises accrochées aux oreilles, des pâtés de sable, des gâteaux de semoule, des lapins nains, d'Alice au pays des merveilles et des balançoires, à tous ces moments où l'on croit être invincibles et nos proches immortels.

Alors parfois, oui, il m'arrive d'avoir un peu la trouille de perdre à jamais mon enfance et ceux qui l'ont peuplée.

Bambou dit souvent que "tant qu'il y a de la vie, il y a de l'humour". Ce soir, il faut croire que je n'en ai aucun.
C'est raté pour cette fois, je ferai mieux la prochaine fois, promis mais que voulez-vous, la vie n'est pas toujours douce.









samedi 10 novembre 2012

Ceux que j'aime ont mon âge

Léger rhume, gorge qui gratte, temps de toutou mouillé, de bons prétextes pour passer une partie de mon samedi sous la couette.
Cette semaine, malgré la fébrilité de mon état, ma copine Kaly a eu la bonne idée de me faire la surprise d'un petit dîner improvisé.
Kaly a 43 ans, un accent charmant venu du Nord, la blondeur et les yeux suédois.
20 ans de mariage, un divorce, pas d'enfants ; elle a longtemps vécu à New York avant de s'installer à Paris.
Kaly a de la classe, Kaly est une fille discrète et drôle qui cache bien ses petites fêlures.
On parle de tout et de rien, je lui demande comment va son chéri, si ses parents l'ont accepté.

Car depuis quelques mois, Kaly a un amoureux plus jeune qu'elle. Traduction : il a 15 ans de moins et toutes ses dents ;)
Ses parents sont contre cette relation puisque :
1. son amoureux est plus jeune qu'elle.
2. en plus d'être jeune, il est noir.

Racistes, les parents ?
Je n'en sais rien. Je ne crois pas. Peut-être une volonté farouche de s'approprier la façon dont leur fille devrait être heureuse.

Kaly et moi partageons ce point commun d'avoir des parents qui ont érigé nos hommes en tabou.

Mister G a beau être pleinement dans ma vie, il est devenu le sujet inexistant des déjeuners dominicaux en famille. On parle de tout mais pas de CA.
Quel est l'os dans la moulinette ? Bah, Mister G a 15 ans de plus que moi, quelques fils argentés dans ses cheveux et, c'est indéniable, une myriade de signes d'expression charmants sur son visage. C'est certain, il a vécu plus que moi, que pouvons-nous y faire l'un et l'autre ? Rembobiner la K7 dans le magnéto pour réécrire l'histoire ?
Ces signes du temps n'en font ni un moins que rien, ni un pantouflard ou un grabataire se traînant en charentaises et déambulatoire, mais pour les miens, ils ne pardonnent pas.

Le jour où j'ai sautillé de joie à l'idée de leur faire partager mon nouveau bonheur, sans pour autant vouloir officialiser la chose, je les ai entendu me répondre que :
- ils étaient contre
- ils espéraient que cette relation s'arrête très vite
- Mister G ne foutrait jamais les pieds à la maison, même s'il était sympathique (oui oui, ils l'ont déjà croisé).
- je devais sans doute avoir un problème quelque part pour m'enticher d'un "vieux". (je ne le fais pas exprès, tout va bien pour moi, merci).
- si on avait un enfant ensemble, la progéniture appellerait sans doute Mister G "Papy" à la sortie de l'école.

Elogieux. Il n'était alors question ni de mariage, ni de faire un enfant ni de vivre ensemble. Juste de partager un bonheur tout neuf, après une rupture qui m'avait ébranlée.

Un jour, j'ai entendu un ami de mon père lui glisser tout bas que j'étais sans doute la "poule" de Mister G, qu'il devait m'emmener dans des endroits luxueux et tout m'offrir.
C'était le jour de Noël et je suis restée muette de stupéfaction.
J'ai eu du mal à digérer le repas de fête, pour tout dire je ne l'ai pas digéré du tout.

Kaly et moi avons appris que l'amour, chez certains, revêt un seul et unique visage, ne laissant aucune place à la diversité, la différence, la tolérance.
Un amour qui choque et qui dérange, figé, empaqueté dans des cases toutes faites, en accord avec des codes moraux préconçus.
Pourtant, nous pensions que le bonheur était inattaquable.

Tomber amoureux... Loin est la magie de l'instant, cet état impromptu qui s'empare de nous sans crier gare.

L'âge ou la couleur de peau sont-ils des tares, un frein à des sentiments sincères ? La longévité et le bonheur d'un couple en dépendent-ils ?
Et si nous avions annoncé être tombées amoureuses d'un Arabe, d'un Sumo, d'un unijambiste, d'un juif ou... d'une femme ?
Quelle différence cela peut-il bien faire ?
Je m'interroge.

Dans le très beau et autobiographique "Une année studieuse", Anne Wiazemsky décrit sa relation avec Jean-Luc Godard, de presque 20 ans son aîné. L'histoire se situe à l'aube de mai 68 et dans la famille Wiazemsky, cette relation est odieuse.
En 2012, il semble que les mentalités n'aient pas beaucoup évolué dans certaines chaumières.
Je retiens cette phrase très juste que l'auteur a écrite : ceux que j'aime ont mon âge.

Et dans un éclat de rire, je lance à Kaly : tu imagines si j'avais annoncé à mes parents que Mister G était vieux ET noir ?

Ce soir-là, Mister G était parmi nous. Je l'ai vu rire et sourire malgré les intolérances et les clichés.
Je l'ai regardé, j'ai regardé Kaly, j'ai vu son regard doux azur, rieur, pourtant emprunt d'une tristesse finement dissimulée et j'ai pensé que oui, vraiment, les gens que j'aime ont mon âge.








mardi 6 novembre 2012

Le boeuf s'appelle Robert

Depuis que la Réinsertion Professionnelle s'est emparée de moi, mes journées ressemblent à des bulles de champagne coquines et aériennes.
Je fête novembre, la pluie, le froid, je fête les semaines à coup de sorties entre fifilles, de shopping, je fête la magie du cinéma, ma famille, mes amis, l'amour, Mister G et les petits repas en amoureux.



Par un samedi morne et pluvieux, avec Mister G, nous avons voulu fêter un petit coin chaleureux pour nous réchauffer, accompagné d'un repas réconfortant et d'un feu de cheminée. J'ai oublié de préciser : tous les deux, nous a-do-rons la bonne chair.
Oui, un feu de cheminée.
Un Paris aux allures de campagne.
Impossible ?
Oh que non !
Au coeur de la vieille capitale, il existe un endroit aux allures de campagne.
Avec sa devanture lis de vin, il peut passer inaperçu.
Et il faut se hisser sur la pointe des pieds pour apprivoiser l'intérieur.
L'endroit est connu et reconnu, il ne s'agit pas d'un nouveau resto à la mode. Mais nous, on aime bien le tradi !
Il y a toujours beaucoup, beaucoup de monde. Beaucoup de touristes. L'endroit est polyglotte, donc dans tous les guides de voyage. Difficile d'accéder à son petit coin de verdure sans une réservation à l'avance.
Nous sommes arrivés à l'improviste, pas bien réveillés d'une soirée arrosée-hilarante et le bol fût avec nous ! Nous avons  festoyé à la grande table en bois, côté cheminée.

Dans cette campagne là, tout est bon, tout est 100 % produits du terroir.
Les spécialités : à peu près tout ce que propose la carte, notamment le boudin, les rognons, la côte de bœuf et l'entrecôte. Et cuits au feu de bois, s'il vous plaît. On se croirait chez Tata. Ca parle un peu fort, les viandes se colorent sur le feu, ça crépite, ça s'enflamme, c'est chaud, vivant, authentique.





 











J'ai fêté une bonne entrecôte et mis une sacrée entaille à mon végétarisme alétoire.
Bref, en ce moment, je fête à peu près tout et n'importe quoi.
Sans doute le bonheur de phagocyter mes moments d'antan de frustration et de rattraper le temps perdu !

Ah oui, j'oubliais : entre Paris et la campagne, il y a le boeuf, et il se prénomme Robert et Louise.
http://robertetlouise.com/

vendredi 2 novembre 2012

V




Les joies du jour férié ! 
Béni soit le calendrier !

Il pleut non stop, le bleu du ciel a foutu le camp, le froid naissant réussit à pénétrer ma forteresse de manteau. 
Je m'en fiche !
Cette semaine, j'ai appris une grande nouvelle.







Je fus d'abord convoquée dans le bureau du Big Boss, tout là-haut, dans la grande tour. 
Je n'aime jamais trop ça, les rendez-vous formels, dans le bureau d'un Boss. Il y règne un silence solennel, empli de mystères, de secrets, les murs sont les témoins de grandes décisions.
On se tient soudain plus droit, presqu'intimidé, la voix se fait basse, les secondes ralentissent.

J'ai grimpé l'escalier biscornu, grinçant sous mes pas curieux de savoir à quelle sauce j'allais être mangée ;)
Je m'en doutais un peu.
Ils étaient trois à m'attendre. Big Boss, le gérant et le directeur financier. 
Bien, bien, bien.
J'ai fermé la porte, je me suis assiste et j'ai attendu que ça tombe.

Je vous la fais courte. Le Big Boss est vraiment satisfait de mon travail (pourvu que ça dure !).
Il veut me garder.
M'embaucher.
Et me propose un CDI, à signer à la fin de l'année. 
Je deviendrai chef de projet dans le monde de l'audiovisuel et du Cinéma.

A ce moment précis, j'ai envie de me rouler par terre ou dans la boue, de lever mes mimines d'athée vers le ciel, de crier MERCI.

Comment vous dire ? Je n'ai pas encore signé, pourtant la fin du calvaire est proche.
Je vais pouvoir souffler, respirer, ne plus m'inquiéter, ne plus voir la gueule désespérante et sans vie de Pôle Emploi.
Finis les attentes interminables chez PôPôle, les "je ne sais pas", les "on ne peut rien faire" et les "on ne peut pas vous aider", les yeux de merlan frit qui ne vous regardent pas vraiment, la paperasse inutile à fournir, les descentes de morale...

Pôle Emploi - et notre système vérolé - est un voleur de sourires. Il me l'a volé plus d'une fois mais jamais complètement. 
Et il y a une chose qu'il ne m'a jamais ôté : l'espoir...
L'espoir de retrouver un job, l'envie de me battre et de ne jamais lâcher.
Loin d'être une roue de secours, ce nouveau job est une continuité, une belle opportunité qu'il fallait saisir en plein vol. 
Quant à mon métier de journaliste, je le continue le week-end, pour quelques piges. 
Et je ne désespère pas de faire un jour de la radio !
Je vois l'avenir comme un chemin parsemé de cerisiers japonais, clair et ensoleillé, comme une éternelle journée de printemps.
Je vois un avenir plein de possibilités.

Comme dirait Mamounette, ne vendons pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué.
Ok, je n'ai encore rien signé.
OK, tout peut arriver.
Mais quand même ! Je ne pouvais pas ne pas partager cette nouvelle avec vous, sur ce blog que j'ai lancé en plein marasme, il y a un an à peine.

Comme quoi, la comtesse de Ségur avait raison.
Après la pluie, le beau temps...


jeudi 25 octobre 2012

Superstition, quand tu nous tiens

Ce matin, réveil difficile.
Déjà, la veille, j'ai vu mon reflet et j'ai pris peur. Mine palote, cernes de "petites couilles de loup", comme dirait Mister G, bref pas la patatas.
Je me suis fait un masque pour le visage, espérant atténuer mes traits fatigués, et j'ai joué au Baccalauréat avec ma cousine venue d'Allemagne. Elle vient de dégoter un CDD dans la capitale. Incroyable, non ?
Et depuis quelques jours, elle vit chez moi en attendant de trouver un nid à Paris.
On a ricané comme deux gamines avant de tomber comme des souches.

Ce matin, donc, sur la route du travail, juste avant d'arriver à mon point de chute, j'ai sorti mon miroir de poche auquel je tiens tant. Cadeau de Biquette.
Dans mon reflet matinal, je distingue deux-trois fils blancs parcourir mes cheveux.
J'ai 35 ans, que nenni nenni, je ne ferai aucune couleur ! Dans ce cas, la pince à épiler est ma meilleure alliée pour venir à bout de ces envahisseurs capillaires.

Et là, patatras ! Un des miroirs se brise en mille morceaux sur le trottoir.




Coïncidence ou pas, la veille au soir, mon ami Francis revenu de Thaïlande m'offre un pendentif porte-bonheur.
Je me demande : miroir brisé = 7 ans de malheur ? Vraiment ? Le pendentif annihilera-t-il cette superstition ancestrâle ?

Pour le "malheur", j'ai donné. Pas seulement côté boulot et Pôpôle Emploi. Dans les sphères perso et familiale aussi. Tout au même moment, c'est plus fun. La vie aime les packages d'infortune.
Comme les Poulettes et moi aimons le répéter : un bon coup de talons et hop, on remonte à la surface.

A l'aube d'un éventuel prochain CDI et d'un deuxième souffle, j'ose croire que les mille minuscules morceaux éparpillés de mon miroir multiplieront les forces de bon augure de mon pendentif pour m'ouvrir une ère nouvelle.

En attendant, une cure de Vitamine C sera la bienvenue pour me porter sourire !


jeudi 18 octobre 2012

Mille et une nuits

Marrakech.
Je n'y étais jamais allée. Avant le week-end dernier.
J'en avais beaucoup entendu parler, comme un endroit de toute beauté.
Invitée à fêter l'anniversaire d'une amie de Mister G, j'ai eu trois petits jours pour découvrir cette ville étonnante, partir à la rencontre de ses habitants et de son désert. Quelle chance !
Qu'allais-je découvrir ? J'étais d'une impatience extatique !


De retour de leur voyage, les touristes évoquent souvent la beauté de Marrakech.
Laquelle ? Celle des Riad luxueux aux chambres de taffetas ?

Oui, j'y ai vu la beauté du soleil et de sa luminosité couleur mandarine, la beauté des Marrakchis, véritables artistes, doués de leurs mains, transformant chaque matière en splendeurs, ouverts aux autres, accessibles, chaleureux, touchants, la beauté des souks multicolores au brouhaha entêtant, la beauté envoûtante du désert, de ses villages de Touareg, épars, de ses nuits poudrées d'étoiles.

Oui, j'ai profité de la beauté du Riad et de ses tajines succulents, du confort d'une chambre plus grande que mon nid, au décors romantique, soigné et soyeux. A la nuit tombée, des pétales de rose rouge venaient former un coeur sur notre couche. Une presque lune de miel !

En poussant la porte du Riad pour revenir à la réalité, à l'angle de la rue, en m'enfonçant dans les ruelles aux allures de boudoirs de la Médina, le temps s'est arrêté et j'ai vu.

J'ai vu Marrakech, ses marchés gigantesques et labyrinthiques, où légumes, poissons, viandes, fruits se mêlent dans un drôle d'état, parfois à même le sol, ou côtoient un stand de lingeries aux couleurs passées.

J'ai vu son souk de teintures où les rouges flamboyants et les ocres du désert tombent du ciel et frôlent nos visages ébahis, son souk des tanneurs, aux odeurs insoutenables. La menthe fraîche introduite dans mes narines n'a pas eu raison des émanations de peaux de bêtes décomposées, plongées dans des bassines de fiente de pigeons. Bon appétit !

J'ai vu un folklore moyenâgeux, des ballets d'ânes et de mobylettes (principal moyen de locomotion) transportant à vive allure des hommes, des femmes, des ados (et même une famille entière !), ces vélos qui vous bousculent et vous frôlent, des femmes au visage couvert dont on devine à peine le regard, des sourires, beaucoup de sourires, des artisans vivant de rien, jonglant avec leurs mains et leurs pieds pour sculpter, créer, transformer, embellir, j'ai entendu des "Gazelles !" lancés à tue-tête.

J'ai vu Marrakech revêtir le visage des enfants qui jouent et crient dans la rue, tapent le ballon, insouciants et espiègles, jurent sans doute un peu, tandis que d'autres, cartable sur le dos, traînent leurs sandales élimées, une glace à portée de leurs lèvres sucrées.

A l'exception de demeures luxueuses plantées à l'écart de la ville, l'immense pauvreté m'a éclaboussée.
J'ai vu des habitations vétustes, insalubres, pour ne pas dire des bidonvilles, dans des coins reculés, loin de l'agitation de la célèbre et touristique place Jemaa el Fnaa, des personnes âgées, manquant de soins évidents, faisant la manche et dormant parfois dans la rue, sur le sol jonché de détritus...
C'est aussi cela Marrakech.
Personne ne m'a jamais rapporté cette description là. N'ont-ils rien vu, rien éprouvé ?
Impossible ! Comment ne pas être saisi ?


Lointaine est la vision idyllique de la carte postale !
Mister G aime la beauté de Marrakech, une beauté chaude, vraie, émanant d'une civilisation, d'une culture différente de la nôtre. Je me souviens de sa phrase : "je ne suis pas ici pour retrouver la beauté froide de l'avenue Montaigne qui me laisse totalement indifférent".
Je le rejoins.
Vous dire que j'ai trouvé Marrakech belle serait vous mentir.
Mais je garde en moi les souvenirs d'un joyeux bordel, de couleurs étonnantes, de balades main dans la main et de nuits câlines avec Mister G, entourées de mille sourires et d'une population au contact si facile, d'un désert digne d'un conte oriental, où la phosphorescence des étoiles et des photophores guidèrent notre chemin dans la nuit.
Finalement, nous ne sommes qu'un grain de sable sur cette immense terre aux multiples facettes.

Marrakech m'a laissé son empreinte.
Je suis revenue, mais je suis encore un peu là-bas.