jeudi 26 juillet 2012

RE- Le chomâge est-il en bonne santé ?

Oh que oui ! Il pète la forme olympique, même !
Il fait bronzette, dore son taux explosif sous le soleil flamboyant. Pour revenir en pleine forme à la rentrée !
ll n'a jamais autant resplendi que par ces temps moroses, plombant toutes les générations.

Pour l'info, comme ça, au passage :
"Le chômage atteint son niveau le plus haut depuis 13 ans"
http://www.francetvinfo.fr/le-nombre-de-demandeurs-d-emploi-2-945-800-a-atteint-en-juin-son-plus-haut-niveau-depuis-treize-ans_122731.html

Un petit Magnum, peut-être, pour faire passer tout ça ? :)

Allez, gardons le cap, le moral, la forme et la santé !

Pôle Emploi, Magnum et Eva Longoria

Ce soir, retour du travail, comme des milliers de Parisiens, je me suis engouffrée dans le métro - ligne 6, l'une des pires boi-boites à sardine.

Imaginez un peu des êtres humains harassés par leur journée au bureau, collés-serrés les uns contre les autres dans des compartiments riquiqui à 45°C. 
Leur hâte : respirer l'oxygène, le vrai.
Leurs désirs suprêmes : une brise légère venant caresser leurs peaux exacerbées par la moiteur, une douche froide pour dégonfler des doigts de pieds saturés de chaleur et venir à bout d'une transpiration dégoulinante, un soda pétillant bien frappé, dont les bulles crépiteraient au coeur de leur bouche avant de s'éparpiller avec force contre leur palais et leur langue déshydratés.

Tous les jours, matins et soirs, je suis de cette fournaise Party. Comme une saucisse saisie au barbecue. Grillée, plutôt. Et avec le sourire en plus !
La mine déconfite, le mascara désertant mes cils graciles pour se déposer sous mes yeux et me dessiner un regard de Panda.
J'en rêvais aussi de l'Oasis !

En arrivant chez moi, j'ai fait valser mes tongs et je me suis rafraîchie, non pas d'un soda bien frappé, mais d'un Magnum amandes chocolat au lait. 
Hum... Délice suprême.
J'ai tenté de me concentrer sur la rediffusion d'un navet absolu : Clara Sheller ou comment tenter de faire du Sex&the City sans y parvenir. 
Un fiasco.

J'ai arrêté le massacre, préférant écouter les pleurs affamés d'un adorable nouveau-né qui a élu domicile au-dessus de mon nid depuis quelques semaines.

Tout en dévorant mon Magnum, j'ai listé mes mails et là, Oh, surprise ! L'un d'eux m'a piqué les yeux.
Un message de... Pôle Emploi.
L'ami is back !
J'ai failli pleurer.

Après m'avoir rendue bourrique pendant des mois en accumulant les erreurs de dossier, en restant lymphatique, faisant semblant de ne rien comprendre, m'accusant presque, suspicieux, de falsifier des attestations Employeur, après un vrai parcours du combattant face à un service administratif digne d'un roman labyrinthique de Kafka, Pôle se rappelle à mon (mauvais) souvenir en m'envoyant cette missive :

"Bonjour,

Comme chaque année, la Mairie de Paris, en partenariat avec Pôle emploi, la Région Île de France, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris et l’association Carrefours pour l’Emploi organise un forum intitulé « Paris pour l’Emploi ». Plus de 40 000 embauches ont été permises par le forum depuis sa création en 2003. 56 000personnes ont participé à l’édition 2011, lors de laquelle elles ont pu rencontrer près de 500 exposants. Plus de 5 000 contrats de travail ont ensuite été signés.

Je relis : comme chaque année. 
Bizarre, je n'en ai jamais été informée... Est-ce parce que mes droits s'arrêtent en novembre prochain que ce Forum m'est proposé ?
Difficile de poser cette question à mon conseiller ; il est injoignable et garde son numéro de téléphone top secret. Tu m'étonnes, John. 

Le Département de Paris confie à plusieurs prestataires privés la préparation d’un maximum de 1000 demandeurs d’emploi parisiens, dont 60% d’allocataires du RSA.

Le RSA, c'est bien ce que je pressentais... Pôle attend toujours la fin, le désespoir suprême pour relancer les dés de l'Action.

Les interventions ont pour objectif de :
- faciliter l’accès à l’emploi des bénéficiaires... 

Je peine à me souvenir de ce qu'est la facilité d'accès à l'emploi. Vous savez, vous ?

... en les préparant au Forum « Paris pour l’Emploi». Cette préparation est assurée par une prestation de courte durée (un mois maximum avant le forum) de nature à permettre un accès immédiat à l’emploi ;

Un accès immédiat à l'emploi ? J'en ai rêvé, si vous saviez !

(...)

Dommage de ne pas avoir été informée plus tôt. Ce forum est une belle initiative.
Ce n'est pas parce que je suis journaliste (explications de Pôle : je peux me débrouiller toute seule pour retrouver un job dans cette branche "à part", "un peu particulière") que je ne m'intéresse pas à ces Forums pour l'Emploi.

Le son de cloche est le même pour beaucoup de personnes au chômage : "Ce n'est pas Pôle Emploi qui nous trouvera un travail".

Et c'est bien dommage ! 
Pôle Emploi devrait être l'Institution de Réinsertion Professionnelle, une véritable aide de retour à l'emploi.
Au lieu de cela, il prend des allures de tableau Excel géant, peuplé de conseillers figés qui vous répondent inlassablement, à l'unisson : "nous ne pouvons rien faire pour vous".

L'un des véritables changements serait un profond et sérieux relooking de Pôle.


En finissant mon Magnum, le bâtonnet dénudé entre mes doigts collants de chocolat fondu, j'ai eu une pensée fulgurante pour Eva Longoria.




Lorsqu'elle se délecte d'un Magnum, ce n'est certainement pas pour oublier l'atmosphère ouatée du métro collé-serré, ni devant un mail de Pôle Emploi.
Plutôt au bord d'une piscine à cascade ou sur une plage de Malibu. 


En tout cas, j'espère qu'elle prend le même shoot de plaisir que moi lorsque le chocolat choc se brise sous la dent avant d'épouser la suave vanille.


Quant à Pôle, il n'aura pas eu raison de mon orgasme papillaire !




vendredi 20 juillet 2012

Minuit à Paris

Minuit pile.
Brève apparition pour vous faire un petit coucou...

En musique, pour commencer la nuit en douceur.





En ce moment, je n'ai plus une seconde pour écrire.
Mon nouveau job commence à me prendre beaucoup de temps, je jongle avec la production, les fichiers numériques et une organisation du tonnerre !
Difficile de vous expliquer en détails ce que je fais vraiment. Les termes techniques risquent de vous faire fuir ;)
Je fais (enfin !!) de vraies journées de travail, et je ne rentre pas toujours tôt. 
Ca va, je m'en sors, j'ai l'impression d'être dans la boîte depuis des mois. Je ne me sens pas dépaysée, j'ai trouvé mes marques.

C'est ce qu'on appelle une réinsertion professionnelle, non ?

L'équipe semble contente de me compter parmi elle.
L'ambiance est bonne, d'ailleurs on n'y va pas de main morte avec les petits apéros Cocktails, coupettes, Bretzel en fin de journée pour fêter un anniversaire ou un départ en grandes vacances.
Et le Grand Manitou est franchement cool.

Quand certains me demandent, un brin protecteurs : "alors, ça va ? Ca te plaît ? ".
Je réponds que oui, oui, ça va bien, je comprends bien tout, les journées filent. 
Et c'est vrai.

Pourtant, en douce, je ne peux m'empêcher de penser à mon métier de journaliste.
Je me dis en catimini : "Tiens, mais oui, c'est vrai, j'étais journaliste... tu te souviens quand tu écrivais tes articles, que tu allais aux conférences de presse et que tu avais encore ta carte de presse ?" Et ça me fait tout drôle, et je sens une boule désagréable qui malmène le fond de ma gorge.
Au début, quand j'ai commencé mon nouveau job, mon coeur se serrait à l'idée de m'éloigner de ma passion, de ne plus appartenir au Milieu, de ne plus me lever le matin pour partir à l'assaut des interviews et du plaisir de faire mes articles devant mon ordi.
Journaliste... comme un songe éveillé, comme un métier exercé dans une autre vie.
La vie est une succession de chapitres, un grand livre dont on tourne les pages, impatient d'en découvrir le dénouement, même s'il n'y a jamais de fin, je crois.
La mienne serait une succession de scénettes, avec un commencement et un épilogue débouchant sur une nouvelle narration.

Je crois que la boite de production veut me garder et m'embaucher à la fin de l'année.
Je dois faire un point avec le Grand Manitou fin septembre pour donner une réponse claire et nette, pour dire Oui je reste, Non, ça ne me plaît pas.
Leur proposition d'embauche tombera pile au moment où mon chômage s'arrêtera et le RSA me tombera sur l'arête du nez.
La vie est incroyable, non ? Comme des enchaînements prédestinés.
Je ne sais plus où j'en suis finalement. Je me retrouve propulsée dans un univers inconnu et j'adore la découverte, gérer, faire en sorte que le chmilblick avance sans embuches.
Au départ, j'étais sceptique, je me sentais comme un chiwawa (avec un pull vert, le chiwawa) qui se serait pris une barrique d'eau sur le museau.
A présent, je me surprends à aimer ce nouveau job, mon équipe, l'entreprise...
Et puis, ça ne veut pas dire que je ne reviendrais pas à mes premières amours !
Et puis, on a toujours le choix du moment qu'on s'en donne les moyens.
Et puis, heureusement, j'ai ce blog !

Donc, de moins en moins le temps pour écrire, c'est certain.
Dès que ma journée de travail a filé, je passe mes soirées auprès des gens que j'aime, mes amis, ma famille...
Et Mister G ? Nous nous revoyons, un chouia... hum hum.

Sans transition, pour les détails futiles, ce soir, j'ai dîné dans un merveilleux restaurant italien avec Belinda et trois amis d'enfance (Mimi, Daddy et Franpate), des sortes de grands frères qui me connaissent bien avant ma puberté et ma première communion, c'est pour dire.
Au menu : spaghettis aux palourdes à tomber mais qui me sont un peu restées sur l'estomac, du vin rouge volcanique et des rires à gogo.

Après avoir ingurgité un Oxyboldine digestif chez Miss Belinda, je me suis fait raccompagner par l'équipe masculine.
Et me voici, lovée dans mon lit.
Au loin, j'entends le sifflements d'une sirène.
Ce tintouin me berce.
Je devais vous écrire deux lignes, je constate que j'ai encore fait un post à rallonge (vous me suivez toujours ?).
Que voulez-vous, je suis atteinte du syndrome aigu de la parlotte écrite.

Mes petits yeux picotent, je vais faire dodo.
Belle nuit à ceux et celles qui veillent encore.
Et n'oubliez pas : ne jamais lâcher, toujours y croire car...
... tous les chemins mènent à des jours meilleurs.









dimanche 15 juillet 2012

La chevelure rousse

Ce soir, j'ai envie de vous conter une histoire.
Une histoire d'amour aux couleurs automnales.
Une histoire vraie.
Celle de la Belle et de Mister Y.
Lorsque la Belle rencontra Mister Y, son âme ne succomba pas immédiatement.
Il fallut être patient.
De rencontres en discussions brûlantes, il fallut attendre mon chômage d'antan pour que le coeur des tourtereaux s'enflamme.
Car mon chômage engendra une soirée. Il me fallait bien quelques proches amis et élixirs viticoles pour digérer mon écart temporaire de la vie professionnelle.
La Belle et Mister Y étaient de la party.
Ah, le chômage et ses effets collatéraux...

Dois-je me féliciter d'avoir été leur involontaire Cupidon ?
Les deux amoureux doivent-ils bénir ma mise sur le carreau professionnelle pour les avoir réunis en cette soirée arrosée ?
Je ne sais pas, je ne sais plus.

Trois ans se sont écoulés depuis la rencontre de la Belle et de Mister Y.
1095 jours ont passé, tricotés de hauts, de voyages au bout du monde, d'îles turquoises et romantiques, de sonates de rires, de caresses insatiables, de vie à deux, de projets, et de bas, agrémentés de petits mots assassins, aigres plutôt que doux, toujours regrettés, et de ruptures diverses et variées.

Je me souviens d'avoir récupéré une Belle malheureuse de ces échecs, pétrie de convictions amoureuses, elle qui souhaitait bâtir un temple pour abriter leurs connivences, elle qui l'avait dans la peau.



Mais la Belle est pleine de ressources.
Face à l'amant qui la lâcha plus d'une fois sans crier gare, plein de contradictions amoureuses, elle se releva, emplie de sentiments partagés, entre amour et colère.
Chaque fois, elle le défia.
Après de longs mois d'isolement à couper tous liens avec le bourreau de son coeur, à régurgiter sa peine et à tenter de maîtriser les coups de boutoir de son coeur épris, elle se décidait toujours à teindre sa longue chevelure châtain clair d'un roux flamboyant, d'un roux arrogant, d'un roux de conquérante.
Le roux... couleur adorée de Mister Y.
Pour nous tous, cette incroyable rousseur réchauffant son teint d'opale était le pansement sur son coeur.

A chaque rupture, la rousse l'emportait sur le noir de cette relation vouée à l'éternité et la relevait, plus forte, bien déterminée à ne plus succomber à Mister Y, s'il devait réapparaître devant ses prunelles humides.
La belle la Rousse... telle Mélisande envoûtant Pelléas de sa longue chevelure que l'amant tente de nouer aux branches d'un arbre pour mieux la retenir.

Pourtant, le destin n'eut de cesse de remettre ces deux-là sur le même chemin pour mieux les tournebouler.
Il pouvait se passer des mois entiers pendant lesquels la moitié de l'un tentait de reprendre (sa) vie sans la moitié de l'autre.
Il suffisait que la chevelure de la Belle éclabousse de sa rousseur nouvelle pour que Mister Y réapparaisse, par le plus incroyable des hasards.
Chez un minuscule traiteur italien, dans une rue alambiquée de Paris, dans cette soirée improbable où personne n'aurait voulu aller, sauf eux deux...
Eux qui mènent des vies radicalement opposées et ne fréquentent pas le même cercle.
La chevelure rousse au pouvoir ensorceleur !

Il y a quelques mois, Mister Y et La Belle se quittèrent.
Dernier endroit de leurs retrouvailles impromptues : devant une caisse isolée du BHV !
L'amant n'y met jamais les pieds.
Quand : hier.
Date de la chevelure teintée en roux : semaine dernière.

La chevelure rousse envoie-t-elle ses éclats lumineux et désirables jusqu'à son amant perdu et rêvé en douce, passionnément ?
Le destin s'en mêle-t-il ?
La Belle et Mister Y retombent toujours en amour dès qu'ils se croisent, plus vivants que jamais dans les bras l'un de l'autre, malgré les larmes, les ruptures, l'incompréhension, toutes les bonnes résolutions qu'ils s'étaient sans doute promis de tenir.
Non, la Belle et Mister Y ne sont ni fous, ni hystériques, ni maso.
Le visage de leur amour en est un parmi tant d'autres, anonyme, vécu par des milliers d'autres couples. Une histoire banale mais unique à leurs yeux.

Quant à moi, je demeure le témoin de cette idylle romanesque, née le jour de mon licenciement économique, jour qui scella leurs lèvres charnelles.
Comme quoi, le chômage profite parfois à certains !

La vie est en perpétuelle mouvance, faisant basculer et évoluer nos certitudes bien confortables que nous pensions inébranlables. Les bonnes phrases toutes faites : "Comment ça ! Vivre ça ! Moi, jamais !": au placard !
Les certitudes volent en mille éclats lorsque nous nous retrouvons pris dans le tourbillon de la vie et de son apprentissage, et les insaisissables méandres de l'amour, sentiment aussi puissant qu'irrationnel qui nous fait perdre la raison et sentir si vivants.
Quelque soit la forme de son visage, nous aurions bien tort de le juger !

La Belle, de son véritable surnom Biquette, est ma soeur de coeur.
Et elle n'est jamais aussi épanouie et magnifiée que lorsqu'elle redevient rousse et... amoureuse.


Petite lecture, au passage :
Pour mieux comprendre les dessous de l'Amour, pourquoi cet amour-là et pas un autre, pourquoi la souffrance et l'état de félicité extatique dans lequel nous plonge ce sentiment universel, un livre ensorceleur, incroyablement bien écrit :
"Je t'aime à la philo", de Olivia Gazalé (Ed. Robert Laffont)







dimanche 8 juillet 2012

Liste des 1000 trucs à faire quand on est au chômage

Après avoir passé mon dimanche à lancer des lessives, nettoyer mon nid pour qu'il ne ressemble plus à Sarajevo, un masque du visage, un gâteau aux pommes pour les 26 ans de mon nouveau collègue, à me balader en forêt, engloutir un tajine triple boulettes-amandes-pruneaux et adorer le magnifique De Rouille et d'os, de Jacques Audiard (une belle leçon de vie),

quel bonheur de vous retrouver !

Ma première semaine en immersion totale en entreprise ne m'a laissé aucun répit.
Retrouver enfin le chemin de l'écriture relève d'un inouï orgasme neuro-psychique. Aaahhhhh.

Je commence donc à apprendre un métier tout nouveau tout neuf, venu tout droit de la cinquième dimension : chef de projet dans l'audiovisuel.
J'observe beaucoup, j'essaie de retenir des termes hautement poétiquement techniques, tels que : mpeg2, beta, authoring, presseur, baseLine, et j'en perds mon latin.

Je l'avoue : la technicité de ce job sorti du film d'animation Wall-E m'impressionne, moi qui ne fais que jongler avec les mots et les lettres de notre langue française.

Pendant toute ma semaine d'apprentissage, j'ai pas mal cogité.
J'ai pensé à cette chance que j'avais de bosser avec une équipe patiente, à l'écoute, répondant à mes demandes et m'expliquant chaque détail du boulot,
j'ai réfléchi à toute cette confiance en moi que m'avait ôté (pour ne pas dire volé) le chômage au fil de tous ces mois.
Moi qui suis une battante et m'adapte à toutes les situations, j'ai douté quelques instants, face à l'ampleur de ce métier inconnu : serai-je à la hauteur ?

Et puis, j'ai repensé à mon chômage trèèès longue durée (toujours d'actualité), à ce temps, ces secondes, chaque minute qui s'étirent à l'infini.
Du jour au lendemain, on passe du tsunami professionnel à la sécheresse éthiopienne.
Au début, cette disponibilité soudaine avec soi-même fait toujours un drôle d'effet.
Une nouvelle musique nous trotte dans la tête quand l'aube s'éveille : "Alors, qu'est-ce que je vais bien pouvoir tricoter aujourd'hui ?"

Subir le chômage, c'est partir à la rencontre de mille petits riens qui occuperont nos longues journées au fil des 4 saisons.

Je réfléchissais à la liste des mille trucs à faire pour s'occuper, liste que j'ai eu le loisir d'expérimenter pendant tous ces mois de disette.
Et boudiou qu'elle est longue, on n'en voit plus la fin !

Etre inscrit à Pôle Emploi permet donc de :

- faire de bonnes grass' mat



- sous entendu de sortir le soir, veiller plus tard.

- traîner en jogging trois bandes ou en pilou-pilou toute la journée, le cheveu gras et le regard déprimé, si ça nous chante. De toute façon, ces jours-là, on ne pointe pas son nez dehors.

- se limer les ongles, hésiter entre 5 couleurs de vernis avant de s'en peinturlurer chaque ongle pour ressembler à une guirlande de Noël clignotante.

- lancer des machines, repasser, éradiquer les poussières, essuyer un dégâts des eaux... passionnant.

- se connecter 50 fois à FaceBook pour suivre l'actualité de ses nombreux amis qu'on connaît à peine.

- parcourir 70 fois les mêmes sites d'emploi en priant pour qu'une offre corresponde enfin à notre profil

http://www.categorynet.com/
http://www.asfored.org/
http://www.apec.fr/Accueil/ApecIndexAccueil.jsp
http://www.pole-emploi.fr/accueil/
Stooooop !!!!!!

- se mordre les doigts de ne plus être étudiante, vu le nombre de stages proposés par les entreprises.
Douce France, le pays du Stage !!

- tester des formations passionnantes qui n'aboutissent à aucun emploi. Un stage, peut-être ?

- disserter rempotage, terreau et grains grains pour pigeons avec la voisine du dessus.

- avaler café et brioche devant Amour, Gloire et Beauté, l'ami du petit déjeuner.

- gober une boîte de lentilles carottes avec Ali Baddou et l'équipe de La Nouvelle Edition et, rebelote, mater Les Feux de l'Amour à 14 h pour digérer, c'est pathétique.

- discuter 4 heures au téléphone avec ses cops pour déverser sa détresse professionnelle, pleurer sur cet avenir incertain et obscur, tailler plusieurs costumes à Pôle Emploi et à ses conseillers perfusés au Lexomil.

- passer son temps à rassurer la famille, les parents, Mamie Doux, dont le disque semble aussi rayé qu'un vieux 33 tours de Franck Michael : "alors, tu as trouvé un travail ?"

- chercher du travail...

- visiter les locaux de Pôle Emploi au moins 2 fois par semaine pour perdre son temps, surtout sa patience, et en rester au même point mort.

C'est triste, hein ?

- faire des brasses palmées parce que l'entrée de la piscine est gratuite quand on brandit sa carte de chômeur.

- pleurer, oui oui ça arrive, quand on n'en peut vraiment plus de n'avoir que des P..... de réponses négatives à ses Cv : "désolé, nous ne prenons que des stagiaires, désolée, nous n'avons pas de budget, désolé, notre équipe est restreinte, désolé, désolé, désolé................. BUG.

- se lover dans le canapé, atteint du syndrome de la zapette.

- refaire son Cv pour la énième fois avec de jolies couleurs et des typos originales pour valoriser son expérience, l'envoyer, relancer, envoyer, relancer, envoy.....

- se remettre à fumer, un peu, parce que ça calme les nerfs et que ça passe le temps, je sais, ce n'est pas bon pour la santé.

- redécouvrir les joies de la nature et de la marche pour combler le temps et reprendre des forces.

- se faire des masques du visage pour retendre les traits et le sourire.

- faire une cure de lecture, de littérature, de magazines aussi passionnants que futiles... Je ne citerai aucun magazine People...

- marcher dans les tunnels d'un métro à cause d'un grave accident voyageur et découvrir les dessous de Paris, fascinant. La preuve, pour vous, en images :






- faire les courses rapidement, préférant les marques estampillées "Oiseau rouge" plutôt que de l'étoile Gourmet, et le thon en boîte plutôt que le filet de bar à 75 euros les 100 g.

- Ne rien faire, scruter le plafond en attendant que ça se passe, les neurones aussi inexistants que ceux d'un bulot et d'un poisson rouge.

- Rêver qu'un employeur va enfin vous appeler pour vous proposer l'éden, le job de vos rêves !

- Mais non, ça ne vient pas, on vérifie quand même 30 fois le répondeur de son portable au cas où un message serait passé inaperçu.

- Se faire une grille de Loto pour la Super cagnotte à mille milliards d'euros en rêvant à tout ce qu'on pourrait faire avec tous ces billets ; toutefois, je n'ai même pas la chance du débutant...

- Penser à tout arrêter, le journalisme, l'écriture, mes rêves et partir élever les cochons sur les plateaux montagneux de Corse.

- Ouvrir le Larousse de la Cuisine du Terroir et tester toutes les recettes régionales de pâté en croûte, de terrines et de jarrets. Il faut bien s'occuper.

- Se faire un ciné à 11h du mat' pour avoir la salle déserte rien que pour soi et engloutir un paquet de Granola incognito.

- Espérer, toujours espérer, ne jamais lâcher, préserver cette confiance en soi qui s'étiole par moment.
Parce que le chômage finit par isoler et, il faut bien le dire, à tellement décourager que, par vague, on se sent submergé par une vague de pessimisme aigü.


Si, vous aussi, vous avez vos "trucs" de survie anti-chômage, n'hésitez pas à allonger cette liste ! 
Vous êtes les bienvenus ;)


A très vite...




dimanche 1 juillet 2012

C'est le grand jour

Et bien voilà, demain, lundi 2 juillet, je sauterai à pieds joints dans le monde professionnel.
Il était temps !
Ce n'est pas trop tôt !



J'entamerai ma première journée 10 h-19 h dans cette boîte de production, je célèbrerai tout ce mois de juillet à découvrir un nouveau métier : chef de projet.
Je reste en "droits d'auteurs", un statut voisin des intermittents du spectacle.
Et le chômage, dans tout ça ? J'y suis toujours, j'y reste puisque je ne suis ni en CDD ni en CDI.

Pendant quelques temps, je vais laisser le journalisme un peu de côté.
Pas le choix, besoin de bosser, de reprendre mes esprits.

Aussi loin que remontent mes études, j'ai toujours pensé que mon destin professionnel me laisserait toujours la possibilité de choisir mes jobs.
Il faut croire que non. Licenciements, chômage, Crise, propositions de stage à profusion, dévalorisation de certains métiers, salaires au rabais, entreprises en "restriction de budget" : tous ces facteurs jouent parfois en notre défaveur, nous poussent à changer de trajectoire, contraints et forcés.
Parce qu'on n'a plus le choix, parce que les fins de mois sont difficiles, que la confiance en soi s'effiloche en même temps que l'isolement tournoie au dessus de nos têtes, lentement, sournoisement mais sûrement.

Alors, oui ! Même si j'ai un peu la trouille et le trac, même si j'aimais ma "liberté" malgré les difficultés, même si j'ai un petit pincement au coeur à l'idée que je ne vais pas écrire et faire mon métier de journaliste pendant un temps, je réalise que j'ai de la chance.

Demain, je prendrai ce nouveau job à bras le corps, parce que ma nature curieuse me pousse toujours à aller de l'avant, à prendre les chemins qui s'ouvrent devant moi et parce que bosser est vital pour conserver un moral sain !
Qui sait, peut-être que ce nouveau job me plaira.

Tout est toujours possible et la vie pleine d'imprévus.

La suite au prochain numéro.

J'ai le trac lalalala...