jeudi 25 octobre 2012

Superstition, quand tu nous tiens

Ce matin, réveil difficile.
Déjà, la veille, j'ai vu mon reflet et j'ai pris peur. Mine palote, cernes de "petites couilles de loup", comme dirait Mister G, bref pas la patatas.
Je me suis fait un masque pour le visage, espérant atténuer mes traits fatigués, et j'ai joué au Baccalauréat avec ma cousine venue d'Allemagne. Elle vient de dégoter un CDD dans la capitale. Incroyable, non ?
Et depuis quelques jours, elle vit chez moi en attendant de trouver un nid à Paris.
On a ricané comme deux gamines avant de tomber comme des souches.

Ce matin, donc, sur la route du travail, juste avant d'arriver à mon point de chute, j'ai sorti mon miroir de poche auquel je tiens tant. Cadeau de Biquette.
Dans mon reflet matinal, je distingue deux-trois fils blancs parcourir mes cheveux.
J'ai 35 ans, que nenni nenni, je ne ferai aucune couleur ! Dans ce cas, la pince à épiler est ma meilleure alliée pour venir à bout de ces envahisseurs capillaires.

Et là, patatras ! Un des miroirs se brise en mille morceaux sur le trottoir.




Coïncidence ou pas, la veille au soir, mon ami Francis revenu de Thaïlande m'offre un pendentif porte-bonheur.
Je me demande : miroir brisé = 7 ans de malheur ? Vraiment ? Le pendentif annihilera-t-il cette superstition ancestrâle ?

Pour le "malheur", j'ai donné. Pas seulement côté boulot et Pôpôle Emploi. Dans les sphères perso et familiale aussi. Tout au même moment, c'est plus fun. La vie aime les packages d'infortune.
Comme les Poulettes et moi aimons le répéter : un bon coup de talons et hop, on remonte à la surface.

A l'aube d'un éventuel prochain CDI et d'un deuxième souffle, j'ose croire que les mille minuscules morceaux éparpillés de mon miroir multiplieront les forces de bon augure de mon pendentif pour m'ouvrir une ère nouvelle.

En attendant, une cure de Vitamine C sera la bienvenue pour me porter sourire !


jeudi 18 octobre 2012

Mille et une nuits

Marrakech.
Je n'y étais jamais allée. Avant le week-end dernier.
J'en avais beaucoup entendu parler, comme un endroit de toute beauté.
Invitée à fêter l'anniversaire d'une amie de Mister G, j'ai eu trois petits jours pour découvrir cette ville étonnante, partir à la rencontre de ses habitants et de son désert. Quelle chance !
Qu'allais-je découvrir ? J'étais d'une impatience extatique !


De retour de leur voyage, les touristes évoquent souvent la beauté de Marrakech.
Laquelle ? Celle des Riad luxueux aux chambres de taffetas ?

Oui, j'y ai vu la beauté du soleil et de sa luminosité couleur mandarine, la beauté des Marrakchis, véritables artistes, doués de leurs mains, transformant chaque matière en splendeurs, ouverts aux autres, accessibles, chaleureux, touchants, la beauté des souks multicolores au brouhaha entêtant, la beauté envoûtante du désert, de ses villages de Touareg, épars, de ses nuits poudrées d'étoiles.

Oui, j'ai profité de la beauté du Riad et de ses tajines succulents, du confort d'une chambre plus grande que mon nid, au décors romantique, soigné et soyeux. A la nuit tombée, des pétales de rose rouge venaient former un coeur sur notre couche. Une presque lune de miel !

En poussant la porte du Riad pour revenir à la réalité, à l'angle de la rue, en m'enfonçant dans les ruelles aux allures de boudoirs de la Médina, le temps s'est arrêté et j'ai vu.

J'ai vu Marrakech, ses marchés gigantesques et labyrinthiques, où légumes, poissons, viandes, fruits se mêlent dans un drôle d'état, parfois à même le sol, ou côtoient un stand de lingeries aux couleurs passées.

J'ai vu son souk de teintures où les rouges flamboyants et les ocres du désert tombent du ciel et frôlent nos visages ébahis, son souk des tanneurs, aux odeurs insoutenables. La menthe fraîche introduite dans mes narines n'a pas eu raison des émanations de peaux de bêtes décomposées, plongées dans des bassines de fiente de pigeons. Bon appétit !

J'ai vu un folklore moyenâgeux, des ballets d'ânes et de mobylettes (principal moyen de locomotion) transportant à vive allure des hommes, des femmes, des ados (et même une famille entière !), ces vélos qui vous bousculent et vous frôlent, des femmes au visage couvert dont on devine à peine le regard, des sourires, beaucoup de sourires, des artisans vivant de rien, jonglant avec leurs mains et leurs pieds pour sculpter, créer, transformer, embellir, j'ai entendu des "Gazelles !" lancés à tue-tête.

J'ai vu Marrakech revêtir le visage des enfants qui jouent et crient dans la rue, tapent le ballon, insouciants et espiègles, jurent sans doute un peu, tandis que d'autres, cartable sur le dos, traînent leurs sandales élimées, une glace à portée de leurs lèvres sucrées.

A l'exception de demeures luxueuses plantées à l'écart de la ville, l'immense pauvreté m'a éclaboussée.
J'ai vu des habitations vétustes, insalubres, pour ne pas dire des bidonvilles, dans des coins reculés, loin de l'agitation de la célèbre et touristique place Jemaa el Fnaa, des personnes âgées, manquant de soins évidents, faisant la manche et dormant parfois dans la rue, sur le sol jonché de détritus...
C'est aussi cela Marrakech.
Personne ne m'a jamais rapporté cette description là. N'ont-ils rien vu, rien éprouvé ?
Impossible ! Comment ne pas être saisi ?


Lointaine est la vision idyllique de la carte postale !
Mister G aime la beauté de Marrakech, une beauté chaude, vraie, émanant d'une civilisation, d'une culture différente de la nôtre. Je me souviens de sa phrase : "je ne suis pas ici pour retrouver la beauté froide de l'avenue Montaigne qui me laisse totalement indifférent".
Je le rejoins.
Vous dire que j'ai trouvé Marrakech belle serait vous mentir.
Mais je garde en moi les souvenirs d'un joyeux bordel, de couleurs étonnantes, de balades main dans la main et de nuits câlines avec Mister G, entourées de mille sourires et d'une population au contact si facile, d'un désert digne d'un conte oriental, où la phosphorescence des étoiles et des photophores guidèrent notre chemin dans la nuit.
Finalement, nous ne sommes qu'un grain de sable sur cette immense terre aux multiples facettes.

Marrakech m'a laissé son empreinte.
Je suis revenue, mais je suis encore un peu là-bas.













































jeudi 11 octobre 2012

T'as le look Ban-Ban

Après des jours d'absence (dus à ma vie trépidante de fille réinsérée et épanouie dans le monde du travail), je reviens pour faire un petit laïus sur le look Ban-Ban.
Mes neurones étant gonflées à bloc, sous la pression de mon job, j'ai décidé de les faire souffler avec cette question aérienne et futile : qu'est-ce donc que le look Ban-Ban ?
Un look casual chic ? Une tenue sportswear du dimanche ? La queue peluche d'un lapin nain ? Une silhouette émergente de la Fashion Week ?

Ah Ah !
A l'origine du Ban-Bannisme : Mister G.
Un matin, alors que je m'apprête pour aller bosser, Monsieur me dit : "parfois, comme dirait ma mère, tu as le style ban-ban". Sachez, mesdemoiselles, que Belle-Maman n'est jamais bien loin, même si on ne la connaît pas !

Je n'ai pas vraiment pris sa remarque pour un compliment, ni pour une critique, d'ailleurs.
Je lui ai lancé mon plus beau sourire, j'ai tourné les talons (plutôt les Converse) et je me suis élancée à la conquête du métro surbondé de bon matin.

Ce style Ban-Ban m'a tout de même turlupiné l'esprit. J'avais donc un style ban-ban, parfois... Tiens donc.

Elle, Vogue, l'Officiel... j'ai feuilleté frénétiquement les magazines de mode pour savoir si j'avais loupé le coche, si les rédactrices de mode s'étaient emparées de ce style Ban-Ban pour revêtir leurs mannequins Taille 32. Après tout, Mister G est photographe, il doit bien s'y connaître un peu.

Aucun look Ban-Ban. Nulle part.

Dans ma tête, ils furent nombreux. J'ai imaginé le look :

Choucroute
 Chic décontracté
   Manman qui cuisine

Un brin vulgos comme Samantha
 Punky Années 80
  Mémé à ses heures perdues Façon Sénior
 Ou version Jeeeune étudiante





Je ne suis rien de tout cela... Je ne voyais vraiment pas.
J'ai imaginé un look à la frontière du plouk et du je-m'en-foutiste, style Pilou-pilou-Converse-pull en laine, j'ai expérimenté, je connais.
Mais enfin...
J'ai fini par demander à Mister G ce qu'il entendait par "look Ban-Ban".

Réponse édifiante de sa voix grave et suave :
- C'est le style 16ème-versaillais, un peu jupe en laine bleue-marine, version Famille Le Quesnoy contre Famille Groseille.

Oui, bien sûr... un peu comme ça donc :

 


Collection Sessun        



Le voilà, le style Ban-Ban !
Je n'ai rien contre le 16ème mais enfin, j'en suis loin !

J'ai fait une mou, Mister G a planté ses yeux dans mes mirettes et m'a lancé :
- Quand tu t'habilles Ban-Ban, j'aime, c'est ton style à toi, particulier, à part. Ne change pas.

J'ai donc décrété que le look Ban-Ban serait le mien, unique, indéfinissable, celui qui me correspond et avec lequel je me sens bien. Mélangeant les genres, le chic et le décontracté, les modes, les couleurs, sobres ou pimpantes, et mes envies du moment, comme un parfum qui estampillerait les chemins selon les saisons.

Finalement, peu importe les styles, peu importe qu'ils suivent les tendances à la lettre, pourvu qu'ils fluidifient la démarche et nous siéent comme une seconde peau. Vive le look Ban-Ban !

Et vous, quel est votre style Ban-Ban ?