mardi 28 août 2012

Louboutin : j'ai vu Rouge !

Lorsque j'ai annoncé à Mister G que mon prochain post serait dédié au chausseur Christian Louboutin, il n'a pas mis 2 secondes à réagir : "On s'en fout ! Quelle utilité ?".
Le cri du coeur du Sicilien qui ne comprend rien aux préoccupations fashion de la gente féminine ou celui d'un homme qui se déplace en espadrilles.
Le grand écart est certain entre mes posts sur la dure réalité du monde professionnel et les pseudo ennuis d'une trentenaire dans le monde de la mode. Mais tout de même, pour une paire à presque 500 euros, il me fallait réagir !

La pseudo fashionista que je suis a rétorqué au Sicilien : "Quelle utilité ? La même que l'article paru dans le Monde 2, intitulé : "Les collectionneurs de chargeurs" (http://www.lemonde.fr/style/article/2012/08/24/les-toc-de-l-epoque-les-collectionneurs-de-chargeurs_1748813_1575563.html#xtor=AL-32280397).





Il y a un mois donc, pour m'accompagner sur le chemin des 35 printemps et des années qui filent, mes amis se sont réunis pour m'offrir THE paire de Louboutin. J'ai nommé la Simple Pump Black. Leur surprise généreuse fut de taille, je ne m'y attendais absolument pas, ils ont pu lire le bonheur sur mon visage et voir des étoiles filantes au coeur de mes pupilles dilatées.






Le célèbre escarpin Louboutin... Vertigineusement sexy pour une démarche chaloupée, il estampille les chemins empruntés de sa pimpante semelle rouge, reconnaissable entre toutes.
Objet de fantasmes sublimés auprès des femmes à qui il promet d'allonger la silhouette et d'offrir une cambrure indécente, il déboussole de son rouge carmin les hommes hypnotisés et suscite d'envieux plagiats en tout genre.

Véritable parure, il éclipse tout autre accessoire de séduction ostentatoire, sublimant les petons, partie du corps si souvent délaissée.


J'en ai tant rêvé, lobotomisant mes parents pour qu'ils glissent l'escarpin sous le sapin de Noël. Rien à faire. Il était hors de question de débourser autant pour une paire de chaussures.
Il m'aura fallu attendre la moitié de 70 ans pour que Rêve Futile devienne réalité.

Fin de la féérie sur papier glacé.

L'envers du décors de la semelle rouge ampute le talon aiguille d'au moins 8 centimètres. A ce stade, nous voilà affublées des mocassins vernis de Tootsie.

Mon rêve a pris l'eau, j'ai vu rouge. Pas un rouge vernis, non, un rouge de déception.

La pointure choisie étant un poil trop grande, j'appelle la boutique Louboutin Faubourg St Honoré dans le 8ème arrondissement pour échanger ma paire.
Une voix British charmante et engageante me confirme qu'une paire à la bonne pointure me sera réservée le lendemain pour procéder à l'échange.
Le jour J, je saute l'heure du déj', ignorant mon estomac affamé pour m'engouffrer dans le métro, direction Concorde.Ce jour-là, la chaleur est caniculaire. Je m'en fiche. Je ne ressens ni ma peau brûlante, ni mes pieds échauffés sous l'effet de mes accélérations fébriles.

Faubourg St Honoré. Louboutin me fait face. Soupir d'allégresse. Je m'approche et m'apprête à pousser la lourde porte du célèbre chausseur.
Que nenni ! Un portier à la mine blasée et à l'oeil hagard m'en empêche.
Il m'indique de faire la queue. Sans un sourire.
La queue, parlons-en ! En première ligne se tient un géant. Je le prends pour un vigil. Non, non. L'homme est Russe, accompagné de sa blonde de femme au visage famélique qui serre trois sacs de Louboutin contre elle. Ils ne sourient pas. Moi, à sa place, j'aurais déjà dansé la polka.
Mais je les comprends : ils font la queue depuis 1h30 !

Je découvre ceux qui patientent sur le trottoir en plein cagnard. Visages figés, regards ternes, eux non plus ne sourient pas.  Ils ont l'air d'en avoir marre de poireauter Faubourg St Honoré.
Apparemment, il faut en vouloir pour pénétrer dans l'antre Louboutin. N'oublions pas que nous sommes Faubourg St Honoré. L'entrée dans l'univers du luxe commence sur le trottoir.


Je jette un oeil à l'intérieur de la boutique. Je m'attends à découvrir une nuée de fans vautrées sur les canapés de velours rouge pour essayer les modèles, et des vendeuses débordées, s'agitant dans tous les sens, le chignon hirsute. Même pas. A l'intérieur, tout semble calme et volupté, juste trois clients qui se battent en duel. 
Je me tourne vers le portier, je lui explique gentiment qu'une paire m'attend pour procéder à l'échange.
Je lui donne mon petit nom. Il demande à l'intérieur, revient. Mon nom n'apparaît nulle part sur le carnet de rendez-vous.
Ah bon ? Mais à quoi peut bien servir l'accueil téléphonique qui s'occupe des pré-réservations ?


Le portier zieute mon sac Louboutin et ma petite facture. Toutefois, il devient désagréable et refuse de me laisser entrer. OK, à la Fnac ou à la Poste, nous faisons aussi la queue pour une réclamation ou un échange, mais jamais coincés entre les portiques d'alarme.
J'ai l'impression d'être propulsée à l'entrée d'une boîte de nuit d'un quartier douteux.
Je pense à mes chakras. Rien de grave, ce n'est qu'une paire de chaussures. Ne soyons pas matérialiste.
J'appelle Bambou comme une petite fille. J'ai besoin d'aide mais à moins de se téléporter, elle ne peut pas faire grand-chose. Bambou semble dépitée, autant déçue que moi.

Sur ce, une cliente plâtrée de la cheville à la cuisse fait son apparition et exige d'entrer sans plus attendre.
Ses arguments sont de taille : elle est allergique au soleil et fidèle cliente de Louboutin. La preuve : elle vient récupérer 5 pairs commandées !
Je suis impressionnée.
Le portier-videur Alarme Vivante fait barrage, la cliente allergique a un coup de sang, le pousse violemment pour tenter une intrusion.
Doublement impressionnée par la force physique déployée par cette femme en béquille qui finit par se faire refouler.
Sympa l'ambiance sur le palier Louboutin, Faubourg St Honoré.
Je me tourne vers le portier, imaginez, je suis toujours sur le trottoir.

Je n'ai pas envie de faire un esclandre ni un caprice, pas mon genre. Je pense juste à mes amis qui se sont saignés pour m'offrir l'objet de mes désirs. Pour une paire à 425 euros, ils valent mieux que cet accueil patibulaire. Mouette alors !


Je relance Alarme Vivante : je dois vraiment partir travailler (après des mois de galère, mon temps de travail m'est précieux). Il me regarde de son oeil de poisson pané tandis qu'un client m'alpague, agressif : lui aussi travaille. Je reste interdite. De quoi je me mêle ! Tiens, lui non plus ne sourit pas, il est blafard, je constate qu'il porte une parka doublée K-Way, je me demande comment il peut endurer cette tenue de camouflage sous le cagnou. Décidément, personne n'a la rigolade facile sur le trottoir du Faubourg St Honoré.

Je commence à avoir chaud. Louboutin devrait songer à installer des brumisateurs géants sur son palier. Histoire d'être au top du Luxe et de ménager les nerfs de ses clients aussi maussades que le staff.
Le ton ne monte pas mais ma voix devient plus ferme. J'exige un responsable. Juste une minute. Alarme Vivante m'envoie un jeune homme blême à l'air exténué. Toujours sur le trottoir. Cela fait 20 minutes que la comédie dure. Mes pieds sont englués dans le bitume.
Esquisse-t-il un sourire ? A votre avis ?

Calme je suis, souriante je reste, je lui demande :
- suite à ma réservation de la veille, puis-je entrer pour faire l'échange en 5 minutes ? Non.
- peut-il prolonger la date de mon bon d'échange ou garder mes Louboutin jusqu'à mon retour de vacances ? Non. Juste me proposer un avoir, lui rendre la paire et revenir chercher la bonne plus tard.
Nicht et sans appel.


Il se contre-fout de savoir que mon job m'attend, il me répond, mal-aimable, une gueule de dix mètres de long à lui décrocher son rictus mauvais, que tout le monde travaille.

Il faut se calmer ! Les semelles chatoyantes des escarpins hors de prix perdent subitement de leur superbe. Il ne coule pas une douce vie sur le palier Louboutin.




Fin mot de cette histoire passionnante ?

J'ai laissé mes Louboutin sur le bitume contre un avoir, avant de me fendre d'un appel rouge de déception auprès de la Direction. Oui, la responsable de la Boutique St Honoré a tenté de me joindre, oui je possèderai la bonne pointure samedi prochain. S'est-elle excusée ? Ne rêvons pas.

Franchement, je me fiche bien qu'on ne me déroule pas le tapis rouge, mais un minimum d'amabilité et de politesse n'auraient pas été de trop.
L'accueil et le service après-vente chez Louboutin ? Zéro.
La si belle image du chausseur créateur ? Entachée.


Un message personnel à l'attention de M. Louboutin ?
Le luxe, ce n'est pas seulement élire domicile dans les quartiers chics d'une capitale, parader aux pieds des peoples, ni faire son show dans les magazines féminins.
Le luxe, ce n'est pas uniquement proposer des escarpins hors de prix dans un quartier hors de prix.
Le luxe, c'est avant tout une histoire de politesse, d'amabilité, de savoir-vivre.
Des essentiels dont manque cruellement le staff Louboutin, Faubourg St Honoré.



Quant à l'élégance, quintessence du Luxe, il semblerait que seuls les escarpins aux semelles rouges en soient vernis.

(PS : finalement, Mister G avait raison : cette histoire est sans importance et d'une banalité affligeante. Mais pour moi qui encensais Louboutin, le mythe s'effondre).

(2 PS : et pour continer la petite histoire, à lire : http://blogs.lexpress.fr/styles/paris-by-light/2012/03/17/louboutin-comme-des-chiens/, par Audrita).




















mardi 21 août 2012

Carnet de voyage - Partie II

Je suis amoureuse. Je ne vous l'ai encore jamais dit.
Amoureuse d'une île ensorceleuse, un coup de foudre survenu il y a quinze ans, pour la fille solaire que je suis, qui se fane très vite au contact du froid et de la grisaille.
Cette île entourée de montagnes majestueuses accueille une mer tiède aux camaïeux turquoises dans laquelle viennent se fondre les paillettes de l'astre solaire.
Dès que je frôle le sol de cette terre sacrée, la moiteur de l'air se colle à moi comme une caresse de bienvenue.
J'hume les senteurs de figuiers ramenées par la brise marine et je me sens chez moi. Enfin.
J'ai la chance d'y être accueillie par ma famille de coeur.
Cette île insolante et fière me nourrit de sa force. Elle m'a vue grandir, m'épanouir, pleurer, parfois, douter, renaître. 
Elle me redonne confiance, me berce, me rassure, m'exalte et me torture dès que je la quitte.
Une vraie passion.
Sa beauté sauvage me fascine, je plonge en elle, je m'aventure au creux de ses sentiers escarpés, j'atteins, émerveillée et essoufflée, des sommets pour dominer des panoramas à couper le souffle, je câline vaches, chevaux et biquettes broutant en face de la mer, je m'enivre de sa myrte, de ses délicieux beignets de brucciu, mon pêché mignon, de ses fruits amoureusement couvés par un climat bienveillant, gorgés de sucre ensoleillé.

Cette île m'a tourneboulée à jamais. Elle abrite mes bonheurs, connait tous mes secrets.
La Corse est mon paradis.



Méduse Corse

Les calanques de Piana ou le baiser amoureux...


Ajaccio ou la Dolce Vita


Chez Jean-Jean, roi de la langouste et inconditionnel de Tino Rossi, un personnage d'une grande générosité, un cadre enchanteur et romantique.



Un presse-fruit original : la Bistouquette ! J'ai testé, je n'ai pas réussi aussi bien que le vendeur à manier ce drôle d'engin ;)



Le marché, haut en couleurs, où le puissant fromage des montagnes côtoie le roi de la charcuterie : 
le lonzo !




Fond turquoise





Une des nombreuses rivières corses et de ses "piscines" naturelles pour venir se rafraîchir après de longues heures de marche dans la montagne. Ici, à côté de Tatone, à 1h30 d'Ajaccio.








Départ pour l'Ile Rousse avec le petit train, la Micheline ! 8 heures de trajet aller-retour...
Un autre temps.





Entrevue avec l'île la Rousse



La place de la cité et son église à l'Ile Rousse















Non loin d'Ajaccio, la plage de Capo, un Eden perdu au milieu des montagnes et des chevaux sauvages




Voilà, c'est fini, il est temps de faire sécher le maillot et de quitter la Belle...



samedi 18 août 2012

Carnet de voyage - Partie I

I'm back !
Les valises sont posées.
J'ai retrouvé mon nid.
J'ai abandonné le soleil méditerranéen pour le retrouver, hier, dans une capitale suffocante, allégée de ses habitants, sereine, reposante.
Dehors, ce matin, le bruit est suspendu, seul le sifflement d'un arrosage automatique chahute le silence.
La journée s'annonce brûlante.
J'espère que vous allez bien, que votre été vous est profitable, qu'il soit sous un soleil professionnel ou de décompression totale.

Après les galères de tous ces mois, j'ai pu goûter à un grand moment de félicité.
Il y a bien longtemps que je ne m'étais sentie aussi apaisée, légère, euphorique.
Enfin, j'ai la savoureuse sensation de m'extirper de l'obscur tunnel.

Quelque part en France, j'ai partagé mes vacances entre Racine et Napoléon, pour ne pas faire de jaloux ;)

Au programme des festivités, dans le désordre : copines, électro, farniente, éclats de rire, laryngite, courses de taureau, pégoulade, découvertes culinaire et régionale pour la gourmande et curieuse que je suis, siestes, mojito, lectures régressives, rêveries devant des paysages d'une générosité incroyable, pizzas, rivières, lagons, montagne, sautillements ensablés à la tombée de la nuit, mer, pâté de marcassin,  feu d'artifice et... amnésie (ne surtout pas me laisser grignoter les neurones, ne serait-ce qu'une seconde, par le tourbillon de la rentrée, le métro-sauna surpeuplé de la ligne 6, le périph' dégueulant, la crise et un Pôle Emploi anxiogènes (tiens, Pôle Emploi, toujours en service ?).

Trêve de bavardages, mon périple en images.
Partie 1 : retour au pays de Racine pendant 3 jours.
J'y suis arrivée dépouillée. Alanguie par la chaleur, je me suis laissée happer par le sommeil.

Départ de grandes vacances à la gare de Lyon, ça donne une foule compacte, fébrile, tendue




Ne pas honorer l'heure de l'apéro serait comme zapper l'heure du tea-time en Angleterre : une hérésie !

Le smile devrait toujours être à portée de nos regards
Préparation de la célèbre course de taureaux

Parce que nos âmes restent enfantines


Comme il serait bon de suspendre le temps...

Pour voyager sans fin... la liberté



Une clé du bonheur, derrière la porte...


Féerie d'un soir, espoir

A l'ombre du figuier...


Joke ;)