samedi 9 juin 2012

35 ans, et alors ?

Today, Bambou fêtera ses 36 ans. Petite brindille brune, sourire éclatant et regard espiègle aux allures de Winona Ryder... Quand on la regarde, avec sa frange de fillette, elle en paraît dix de moins. Et je n'exagère pas !
Je ne suis ni Marseillaise, ni une Sardine, moi ! ;)

Pour fêter ses "25 printemps", nous avons donc ouvert les "hostilités" dès hier soir...


Biquette, 35 ans en fin d'année, se remet douloureusement de sa récente rupture, des interrogations plein la tête : "Comment l'homme de ma vie peut-il me regarder droit dans les yeux en me faisant des promesses d'éternité, me clamant qu'il ne veut plus qu'on se quitte, qu'il veut vivre avec moi et me faire des enfants, et disparaître quelques mois plus tard avec pour seul argument qu'il ne m'aime pas ?"

Elle me demande, elle qui avait cette inébranlable conviction que c'était lui, je devine tant sa peine, et je n'ai aucune réponse, je suis désarmée.
Du coup, elle s'est mise an vélo pour travailler ses gambettes et mettre au repos un cerveau en ébullition, elle arpente les arrondissements, se perdant parfois dans les rues... Un jour, elle ne se perdra plus, c'est certain, elle connaîtra son coeur aussi bien que le plan de Paris !

De son côté, Belinda goûte à sa nouvelle vie de parisienne palpitante. Sa hernie disparue, elle papillonne, rattrape le temps perdu, se laisse happer par le tourbillon des mille et une choses à faire dans notre exaltante capitale.
Elle me confie qu'elle est sur le fil du rasoir, prête à s'amouracher d'un gentil garçon qui a prévu de partir s'installer sur l'île de Beauté... Et elle ?

Je lui réponds que l'amour, c'est sans filet de sécurité. On y va, on y court, complètement hypnotisées par la lumière aveuglante projetée par l'être aimé, sans savoir ce que demain sera. Et heureusement !
L'amour est un piment qui nous survolte, décharges impromptues de frissons exquis..., alors pourquoi ne pas prendre ce risque ?
Sinon, vivons cachés et dans l'obscurité, un gilet par-balle sur la silhouette, à l'abri d'une éventuelle romance. Mais alors, quel ennui !
Peu importe, sous les douze coups de minuit, Belinda aux yeux bleus et à la chevelure d'or, nous a quittées pour rejoindre son Prince.

Et Mistinguette, même âge, célibataire, a décidé de s'envoyer en l'air mardi prochain avec la Compagnie Air France, direction New York ! Le pied !



Quant à moi, je me rends compte qu'il n'est pas toujours facile de se confier sur un blog... Et pourtant ! Camouflée derrière mon pseudo et ma petite couverture d'écran d'ordi, il pourrait être si simple de tout vous déballer. Et bien non, ça ne se passe pas toujours ainsi, pudeur et digestion exigent.
Ecrire, c'est rester sincère... Cependant, j'avoue avoir sauté certains épisodes de mon quotidien.
Sûrement parce qu'ils sont encore trop frais, qu'il me faut un peu de temps pour coucher les mots, digérer ma peine. Parfois, lorsqu'elle est trop lourde, je ne la sens même plus. J'ai l'impression de flotter, d'être un petit zombie. Il m'arrive de ressasser, de rester stupéfaite devant tant de gâchis, devant la violence des mots qui viennent parfois tambouriner à l'orée de mon coeur pour lui soutirer quelques larmes, encore et encore, comme s'ils n'en n'avaient pas assez de me tournebouler, d'assiéger mon âme et mon équilibre.
Un jour viendra où je vous cracherai la Valda, c'est encore trop tôt...

Par le plus heureux des hasards, je me lève le matin pour aller travailler (oui, ce début de phrase est une ineptie mais tous ceux qui sont ou ont été au chômage comprendront toute sa portée), mes journées sont complètes, je me vide la tête.
Je retrouve un job, un chapitre s'ouvre pour que j'en referme un autre. La vie est ainsi, je me dis qu'elle est plutôt bien faite.

Bref, nous avons toutes 35 ans et, malgré nos petits tracas qui se noieraient dans un simple verre d'eau pétillante tant ils sont sans gravité, nous ne sommes pas mamans, nous n'avons pas de petits monstres à élever.

Voilà où je veux en venir, à cet article stupéfiant du ELLE du 18 mai "40 ans et pas d'enfants", article bourré de clichés, qui place les gens dans des cases et l'amour dans un tableau excel.

Pour résumé :

- les femmes qui n'ont pas d'enfant à l'approche de la quarantaine (donc nous toutes) sont rarissimes puisque la France est championne d'Europe en matière de natalité.
Sommes-nous donc des parias ?
En tout cas, nous subissons une grosse pression et de la société et de nos familles.

- ces femmes ne semblent pas trouver le prince charmant car elles sont touchées par l'hypergamie, traduction : "le désir de se mettre en couple avec quelqu'un de plus diplômé ou plus fortuné que soi".
Ah bon, première nouvelle. Je ne savais pas qu'un type d'homme se profilait pour tomber amoureuse, que seuls la CB Gold et le compte en banque pouvaient suffire à nous séduire.
Je ne me reconnais pas là...

- Enfin, et c'est le pompon, si demain nous trouvons toutes un amoureux, nous devrons renoncer à l'homme très riche pour tomber soit sur des ouvriers, soit sur des agriculteurs. Que de toute façon, les hommes diplômés sont déjà mariés et "même s'ils divorcent, ils se marieront très vite avec une femme plus jeune".
Vive l'amour est dans le pré et dans le casque à souder ! Et il n'y a aucun renoncement à tomber sur un homme portant un bleu de travail plutôt qu'un costard cravate.
Au fait, avoir plus de 35 ans signifie-t-il être périmé ?

Sans oublier que nous tomberons sur un homme qui aura "sans doute déjà des enfants, et nous serons belles-mères" (dixit l'article).
Ah bon ? Pourquoi un homme qui a déjà des enfants n'en voudrait-il pas d'autres ?

AU SECOURS !!!
Bambou est le parfait contre-exemple de cet article aberrant : son Doudou a 6 ans de moins qu'elle, il n'est ni papa, ni agriculteur ni issu de la famille Rothschild !

Et la magie du hasard et de la rencontre, où est-elle dans tout ça ?
Peu importe les âges, les classes sociales, que l'homme de notre future vie soit chauve, transpirant, riche, bedonnant, avocat, déjà papa, divorcé, plombier, conducteur de tracteur ou planteur de choux, du moment que nous ressentons le fameux tza-tza-tzou ! L'amour est un éternel recommencement.

Nos vies amoureuses sont ce qu'elles sont, vécues à fond. Malgré les ruptures, les chemins qui se séparent, les larmes, les baratineurs, les menteurs, les manipulateurs et les chiwawa au pull vert sur lesquels nous pouvons toutes tomber un jour ou l'autre, on s'en fout !

Pour nous, les trentenaires entamées, la rencontre n'est pas un package promotionnel contenant des options en moins ou des offres compensatrices !

On y croit !




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