vendredi 28 septembre 2012

Pôle Emploi : l'incompétence longue durée

ô rage, ô désespoir !

Retour Pôle Emploi ce matin, pour faire le point point sur ma situation.
Il y avait longtemps, tiens. Comme un mauvais rêve dont on se souviendrait de chaque détail.
L'onde de stress, palpable, la chaleur émanant des ordinateurs et de la photocopieuse en surchauffe, les bruits, feutrés, s'évaporant des mots échangés à voix basse... A Pôle Emploi, tout le monde est dans le même pétrin mais tout le monde parle doucement, susurre presque.

Savez-vous à quoi l'on reconnaît un chercheur d'emploi qui vient de passer un mauvais moment avec Po-Pôle ?
A sa chemise cartonnée. Croisée dans la rue menant à Pôle, dans le métro, au détour d'un café.
Rouge, jaune, bleu, transparente... elle renferme tous les documents à fournir à l'administration.
La mienne de chemise est jaune poussin et légèrement encornée à force de paperasses accumulées.
J'en ai aussi une transparente. Regroupant toutes mes petites attestations employeurs à fournir au cas où.
Avec Pôle, il faut tout bien conserver, ne rien jeter. Si vous avez le malheur d'oublier ne serait-ce qu'une seule feuille justificative, vous êtes bon pour la case Retour en arrière.
Les conseillers sont incapables de remonter le temps, de retrouver vos documents.
Partisans du moindre effort.
Pôle devrait songer à se faire sponsoriser par Exacompta, histoire d'offrir aux chômeurs proliférant de belles chemises toutes neuves.

Je disais donc, un jeune conseiller me reçoit dans son bureau propret, tiens, lui aussi accumule des chemises cartonnées, empilées soigneusement près de sa tasse à café.
Je lui tends mes nouvelles attestations employeur. Je pensais qu'après mon recours auprès du médiateur national, la situation serait réglée.
Pour rappel : http://unesidoucevie.blogspot.fr/2012/02/pole-emploi-le-voleur-de-sourires.html

Pensez-vous !


Le conseiller me regarde bizarrement, de ses pupilles amorphes et hagardes.
A quoi sont-ils donc tous drogués dans ce service ?!!

Dans ces yeux-là, je lis beaucoup de choses, le message passe bien, limpide.
J'ai compris. Ce conseiller, comme tous les autres en face desquels je me suis assise, peu rassurée, ne saura m'aider.
Ca ne loupe pas. Il regarde mes attestations, me regarde et lâche la boulette :

- "Vous êtes journaliste, je ne sais pas comment on fait pour vous. Attendez, je vais demander".

Et là, la chose désagréable que j'ai tant de fois ressentie lors de mes entretiens foireux avec Pôle Emploi, reprend vie illico au fond de mes entrailles.
De nouveau, je me sens impuissante. De nouveau, je suis confrontée à un système archaïque, absolument pas rodé. Je reste assise sur le bord de la chaise.


Le conseiller revient. Il chipote, trouve à redire ENCORE UNE FOIS sur mes attestations :  
"ce ne sont pas les bonnes dates, il me faut une date précise."

Je tente une défense :
"Pourtant, en février dernier, j'ai fourni des attestations, sans date précise, avec seulement le mois et elles ont été acceptées par votre collègue. Pourquoi vos discours diffèrent-ils sans cesse ?"

Lui, fantôme stoïque :
"C'est comme ça. Je ne peux rien faire."

Et c'est reparti pour la même rengaine !
Sans menace aucune, je lui parle du médiateur qui m'a aidée à régler le problème.
Je lui lance, comme ça, histoire de voir :
"Mais vous avez bien les antécédents de mes dossiers, avec mes anciennes attestations pour constater que les dates ne posaient pas de problème ?"

Riposte :
"Non, nous conservons les documents des demandeurs d'emploi seulement 6 mois".

Je calcule mentalement de février dernier à aujourd'hui : 7 mois se sont écoulés. A un mois près... C'est ballot.

Pôle Emploi semble toujours avoir réponse à tout.


L'Incompétent bidouille sur son ordi pour me montrer une présentation PowerPoint avec tout un tas de tableaux, de courbes, de ronds colorés qu'il passe rapidement. Il se justifie mollement : "vous voyez, c'est la procédure".

Heu, non, je ne vois rien, vous vous agitez avec votre souris là, les images défilent trop vite, je n'ai pas le temps de lire, je ne comprends rien !
J'évoque mes antécédents chez Pô-Pôle, l'aide du médiateur.

L'Arrogant surenchérit :

"Et bien allez voir le médiateur !".


Je suis restée 5 minutes. 5 longues minutes pendant lesquelles ce conseiller n'a pas fait le moindre effort pour comprendre la situation et accélérer le schmilblick.
Après de longs mois sans nouvelles de Pôle, je constate que rien n'a changé.
Pôle est inlassablement inefficace.


Et là, je songe aux 2000 embauches en CDI prévues à Pôle Emploi.
A quoi ces embauches vont-elles servir ? A faire face aux demandeurs d'emploi de plus en plus nombreux ? A désengorger la file d'attente à l'accueil de Pô-Pôle ?
Histoire d'écrémer ?

Pourquoi des CDI ? Autant recruter des stagiaires pour un résultat identique.
Marre de Pôle Emploi ! Marre de son incompétence qui vire chaque fois au cauchemar et démoralise !

Mais enfin, à quoi sert Pôle Emploi ?











4 commentaires:

Anonyme a dit…

un grand moment de solitude avec eux, ils sont effectivement incompétents mais ne cherchent pas à s'améliorer. On ne peut pas tout savoir dans la vie, mais on peut apprendre des choses ! Ben non, pas eux, et je ne vous raconte pas mon histoire de toute jeune créatrice d'entreprise qui tente de se construire un avenir en sortant de Pôle Emploi, c'est aussi pathétique que votre histoire. Bon courage

Victime de Pôle-Emploi a dit…

Magnifique suite de l'histoire de pôle emploi... Et que dire des injustices qui poussent les gens à se suicider ?
Comme je le disais dans votre précédent article (bravo au passage pour le style, on reconnait bien là patte journalistique), ma femme a voulu suicider 2 fois à cause de Pôle-emploi et a cumulé tout de même 5 mois d'hôpital...
En fait, nous nous sommes retrouvés au chômage suite au dépôt de bilan de la société dans laquelle nous travaillions tous les deux. C'est là que nous nous sommes connus pour le meilleur et pour le pire. Et le pire est venu bien vite quand Pôle démons a commencé une indemnisation et l'a arrêté ensuite sous de faux prétextes, demandant un justificatif, puis un autre, puis encore un suivant et cherchant à chaque fois un truc pour se soustraire à leurs obligations. Nous sommes donc passés en justice pour avoir le salaire qui nous était dû et nos indemnités mais leurs avocats étaient odieux et menteurs ! Incroyable, ils inventaient n’importe quoi sachant qu’après avoir parlé nous n’avions plus le droit de les contredire dans ce tribunal de pacotille. C'était vraiment très malsain et ma femme ne l'a pas supporté. Ces guignols des prud'hommes n'ont même pas été capables de voir nos preuves et ont rendu un verdict disant que nous n'avions pas de contrat de travail alors qu'ils étaient joints dans nos pièces !!! Incroyable mais vrai !
Pôle emploi, heureux que ma femme soit à l’hôpital, en ont alors vite profité pour engager une procédure contre nous et réclamer le remboursement des quelques mois d’indemnités versées. Alors non seulement nous avions perdu notre boulot, chose déjà traumatisante, mais en plus nous n’avions pas d’indemnités et ils nous réclament le remboursement de ce qu’ils ont versés sans chercher à comprendre qu’ils ont déjà foutu en l’air notre famille. Ca fait 2 ans que nos enfants n’ont ni cadeau, ni vacance. Deux ans qu’on se serre la ceinture en croyant qu’il y a une justice et que Pôle cracra va bien se rendre compte de leur erreur. Mais non, cet organisme est impitoyable ! Rien à foutre que les gens soient de bonne foi ou qu’ils se suicident, du moment qu’une case est mal coché, qu’il y a un doute ou quoique ce soit qui grippe leurs fragiles rouages, tout par en sucette.
Bref, bravo Pôpole poi-poi d’assassiner les gens et d’emm… tout le monde.
Merci d’avoir ruiné ma famille, mes enfants et de pousser ma femme au suicide.

Anonyme a dit…

De toute façon dans un futur proche un logiciel les remplacera car ce n’est pas un travail qu’ils exécutent mais que du blabla et en plus payé. Ce serait bien que l’on inverse les choses du style les gens qui cherche un travail rémunéré 13 000euros/mois pour concrétiser leur projet puis les politiques et leur larbins (pole-emploi et autres) payé au rsa, en tout cas dans un monde logique ce serais le fonctionnement car pourquoi payé autant des ???.

Unknown a dit…

Les années passent et rien ne change...on pourrait ajouter, en plus de leur légendaire incompétence, leur incroyable condescendance.
Nous ne sommes que de vils chômeurs inutiles et fainéants alors que eux, ils ont un emploi (c'est ce qu'un conseiller m'avait dit "si on veut du travail, on en trouve ! regardez, moi, j'ai un boulot !" Comment lui dire que si lui a du travail c'est parce que des millions d'autres en cherchent ? comment lui faire comprendre cette odieuse ironie ?)

Les gens viennent les voir, plein d'espoir, et eux se sentent tout puissants. Pensez donc ! ils ont presque nos viens entre les mains, il y a de quoi se retrouver avec un égo surdimensionné.

On critique Pôle emploi, mais la mission locale n'est pas mieux.
On s'insurge, on se met en colère, mais impossible de mettre à bas ces machines à broyer des vies.

Voir des abrutis pareils vivre tranquillement en écrasant les autres, alors que des gens formés et compétents se retrouvent à gâcher leurs intelligences en végétant des années au chômage (quand ils ne décident pas d'en finir) ça m'ulcère.